Le Régiment noir par Notche
encore.
encore une fois Bauchau me séduit.
encore une fois je suis passée par toute la gamme de sentiment et j'ai suivi les arpèges savamment et si humainement orchestrés par cet écrivain incroyable.
le régiment noir n'est pas un roman simple. le narrateur joue avec nous et s'il est externe, on sent le lien qui l'unit aux personnages. à pierre en particulier mais à Johnson aussi.
c'est un roman de blanc qui pense noir et qui pense rouge tout en restant un roman blanc.
c'est les multiples dilemmes et personnalités de pierre, de cheval rouge, de johnson, du commandant johnson, de stonewall jakson, cette grande muraille.
le roman passe de passages romancés à des passages poétiques et les images évoquées sont parfois claires et parfois sombres, parfois limpides et parfois obscures, révélant toute la bestialité que l'on peut contenir, et qui ressort parfois, surtout en temps de guerre.
le régiment noir c'est aussi une fresque incroyable de la guerre de sécession dans ce régiment noir, le premier jamais créé dans l'histoire des états unis.
d'abord le gris de saintpierre avec sa narration commune, médiocre d'un enfant contraint et qui décide de devenir ce héros rêvé puisque ses parents ne le veulent pas
puis le noir du régiment, de johson avec son sourire aux dents blanches comme son écharpe et ces hommes qui suivent pierre et jakson cet ennemi aimé, ce vrai père
puis le rouge de Shenandoah et de Ti-Ku, le rouge de la liberté et des bisons, le rouge du courage et de la trahison
puis le gris à nouveau, mais pas celui de saint pierre, celui de la guerre faite par des blancs, soi-disant pour des noirs, mais toujours avec l'objectif blanc en tête et le rouge du sang sur les mains
ce gris qui se mélange au noir de la peau de Mérence, Grandpé et Valérie, qui devient sérénité, sagesse et racines à Maisonchaude pour terminer en soleil.
le régiment noir c'est une gamme de couleurs et d'émotions, ce sont des sentiments contrôlés, lâchés, retenus, explosés, ...
alors, une fois de plus, j'ai envie de dire: encore.