Marie (Jeanne Desaubry) nous livre ses souvenirs et ses sentiments de l'enquête sur la mort de son premier grand amour et père de son futur enfant, René Gorlin, le régisseur de Coluche retrouvé mort dans un terrain vague de la banlieue parisienne le 25 novembre 1980 pendant la campagne présidentielle. Avertissement politique ? Vengeance du passé sulfureux du régisseur ? Mauvais endroit, mauvais moment ? Crime passionnel ? Aucune piste n'est à exclure !
Et c'est comme ça que je me suis fait piéger. En effet une partie du livre nous parle bien de l'enquête, de son avancée et de sa résolution (1 an) et c'est en effet intéressant, on voit les pistes explorées et on s'aperçoit vite qu'il n'y a vraiment que 2 pistes probables, la maîtresse (Marie) ou l'épouse de Gorlin.
Mais après, malheureusement, on part sur les souvenirs acides, mais très acides de l'autrice! Sous la voix fantomatique de René Gorlin qui essaye de communiquer avec sa maîtresse, Jeanne Desaubry dézingue tous les employeurs de son mari ! Paul Lederman, le producteur complètement idiot mais qui est doué pour le fric, les musiciens et les autres personnels du théâtre, copains en façade mais tous que de bons et gros lèches cul qui ne soutiendront jamais la maîtresse, et enfin c'est Coluche qui en prend le plus ! Obsédé sexuel, alcoolique, drogué, brûlant la chandelle par les 2 bouts, grande gueule mais peureux, et surtout ne pense pas un traître mot de ce qu'il dit sur la pauvreté, lui qui claque son fric à tout bout de champ dans tout et n'importe quoi ! Lui aussi tournera le dos à la maîtresse qu'il a vu que très peu de fois. (Et je ne parle pas du passage sur Le Luron).
C'est à cause de ça que le livre n'est pas très bon pour moi
Il n'y a que sa famille qui l'aide à s'en sortir surtout ses parents, tout le reste, flics, journalistes, paparazzi, amis de la victime, collègues ne sont que des personnes qui lui veulent du mal ou l'empêche de faire son deuil.
Il a fallu 40 ans pour exprimer sa rancœur envers le système de l' époque tant policier, journalistique et judiciaire, sa rancœur envers le show-business qui a décidé de lui tourner le dos et de soutenir la femme légitime de René Gorlin. Et pourtant, c'est bien l'épouse qui a tué René Gorlin pour son argent.
J'aurais tant aimé un roman digne d'un polar plutôt qu'un brûlot contre Coluche, Lederman et toute leur bande.
Alors ? Est-ce que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Pour l'autrice, c'est oui.