Un genre de ténia, donc ?
Ce livre est incroyablement mauvais, l'un des plus mauvais que j'aie pu lire depuis un bail. L'idée de base n'est pas inintéressante, mais elle est si mal concrétisée ! Les personnages sont creux, ressemblent beaucoup aux archétypes vus dans Dracula (le héros est un simili-Harker, sa femme une simili-Mina, son mentor un simili-Helsing…) et réagissent de manière complètement absurde à une intrigue qui ne l'est pas moins.
Tiens, ça vaut le coup que je vous résume rapidement le truc, ça illustrera mon propos et ça vous épargnera la lecture de cette daube. Le héros et son mentor acceptent à une vitesse étourdissante et sans la moindre preuve tangible la possibilité que leur étrange voisine soit en réalité *un ver préhistorique gigantesque qui terrorise la région depuis des millénaires* (!). Le héros épouse sa bien-aimée en deux-deux (leur romance est l'une des plus dépourvues de passion qu'il m'ait été donné de lire, c'est au point où c'est le mentor qui demande la main de sa donzelle pour lui !) et l'emmène au loin pour la protéger de la voisine… avant de rentrer avec elle quinze jours plus tard, *sans que la situation ait changé d'un iota* (!!). La voisine les invite à prendre le thé, se jette subitement sur eux, ils s'enfuient, reviennent et *continuent à prendre le thé comme si de rien n'était* (!!!). Et le lendemain de cette attaque traumatisante, comme si elle était jalouse que seuls les héros aient le droit de faire portnawak dans ce bouquin, *la voisine envoie une lettre au héros pour lui vendre sa propriété* (?!!?!). Oui, sa propriété. Celle où se trouve son repaire. Que le héros s'empresse évidemment de démolir à la dynamite, parce que lui a oublié d'être con. Oh, et pendant tout ce temps, la voisine essayait de séduire un autre voisin, un bel et mystérieux étranger qui tente d'hypnotiser la sœur de la femme du héros pour se la faire et qui est obsédé par son cerf-volant géant au point de lui envoyer des billets doux (!!?!!!??).
Tous avec moi : WTF, Bram ? Je veux bien que tu aies été à l'article de la mort pendant que tu écrivais ce machin, et que le bouquin ait subi des coupes franches quelques années après sa publication (il ne fait qu'une centaine de pages, ce qui explique sans doute au moins en partie la vacuité des personnages et les nombreux non sequuntur), mais merde, t'as écrit Dracula, quand même ! Comment tu as pu tomber si bas ? Et puis bon, même pour l'époque, le racisme et le sexisme dont tu fais preuve dans ces pages, c'est tout simplement ahurissant. Non, franchement, Bram, WTF ?