Ayant lu ici et là que le film, qui me tentait beaucoup, n’était pas aussi bien que le livre, j’ai préféré ne pas le voir et ainsi ne pas tuer le suspense, ni polluer la lecture du roman de Pierric Bailly avec des images que j’aurais forcément gardées avec moi.
Bien m’en a pris. J’ai été immédiatement happé par Le roman de Jim, par son récit très bien construit autour d’un homme en déshérence affective alors que Jim, son beau-fils de 7 ans qu’il a littéralement vu naître et grandir à ses côtés, lui est violemment enlevé. Une histoire assez cruelle pour tout lecteur empathique.
Je qualifierais la plume de Pierric Bailly de très orale. il écrit comme Aymeric cogite, c’est à dire avec simplicité, humanité et sensibilité. Il embarque complètement le lecteur dans les états d’âme d’un anti-héros cabossé par la vie, et dans ses pensées et réflexions d’une justesse et d’une finesse assez remarquables.
Son style minimaliste suscite l’émotion. J’ai lu ce livre très vite, avec peu de respirations. J’ai ruminé avec Aymeric, j’ai souffert avec Aymeric, j’ai vibré avec Aymeric. J’ai aimé Aymeric. Un coup de coeur.