Le sacre de l'inutile
Fiche technique
Auteur :
Thierry LuterbacherGenre : RomanDate de publication (pays d'origine) : Parution France : octobre 2008Éditeur :
Campiche Bernard EdsISBN : 9782882412232Résumé : Né en 1950, à Péry-Reuchenette, dans la partie francophone du canton de Berne (Suisse). Thierry Luterbacher est journaliste, réalisateur, auteur, metteur en scène de théâtre et artiste-peintre.Début des années septante, Gaston Latraviole, cordonnier, est mort en blaguant. Après une fête, il n'a pas fait la différence entre la fenêtre et la porte. Il a enjambé la fenêtre. Tous ses amis riaient, jusqu'au moment où ils ont réalisé qu'il venait de sauter du troisième étage. Son fils, Raoul, était orphelin. De sa mère, Irène, il a hérité de la maladresse à vivre. Elle est morte d'une pleurésie. Raoul s'est dit qu'une pleurésie, c'était mourir de trop pleurer. De son père, Gaston, il a hérité l'amour de l'inutile. Raoul ne savait pas quoi faire de sa vie. Alors, il peignait et vivait dans une communauté. La route était le seul endroit sur terre où il ne se demandait pas pourquoi les femmes qu'il aimait le quittaient. Alors, il voyageait. La route, il lui parlait, il la prenait. Il voyait ses ténèbres et ses lumières, sa paix et ses guerres. Il la regardait et parfois la route dormait sur un lit de pierres et parfois elle s'agitait sur un tapis d'herbe tendre. Il roulait loin de lui-même sans savoir pourquoi en s'accompagnant de fumette. Tellement plus beau quand c'est inutile.Extrait du livre :C'EST TELLEMENT PLUS BEAU QUAND C'EST INUTILE L'HOMME est une longue plainte. S'il épouse parfois son bonheur, c'est dans l'espoir de mieux le perdre. Alors je vis. Au singulier. Je me conjugue mal au pluriel, je le sais, j'ai essayé.Je m'appelle Raoul Latraviole et je vous prie de m'excuser de vivre un peu. Je fréquente le monde avec retenue. Juste ce qu'il faut.Vivre signifie intégrer un système ou du moins s'adapter à un ensemble organisé. Cela suppose un ordre, une hiérarchie, une logique froide. Pas de place pour l'inattendu. Le pouvoir est aux mains de l'utile, aux gestes rentables et à la réflexion qui rapporte.J'ai hérité de mon père l'amour de l'inutile. Lorsqu'il se pro