Addictif

Pénélaphe, de son petit surnom Poppy, est l'Élue et représente tout l'avenir du royaume. Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, ses parents ont été tués dans une attaque de Voraces, des créatures cauchemardesques, véritable fléau du royaume. Ayant miraculeusement survécu, elle se retrouve retranchée et protégée derrière de hautes murailles. Dépossédée de sa vie, elle ne peut être ni touchée ni regardée. Sans cesse cachée derrière son voile, elle vit ainsi dans l'attente d'un grand moment : l'Ascension. Ce rituel réservé à la plus haute sphère du royaume marquera alors un tournant décisif car l'avenir et la prospérité du royaume seront assurés et les dieux satisfaits.

Bien que recluse, Poppy n'en mène pas moins une vie pleine de dangers. Les partisans de l'ancien royaume, dont le Prince Ténébreux est à la tête, sont prêts à tout pour l'empêcher d'accéder à l'Ascension. Jusqu'à la tuer. Et ils ont bien failli réussir ! Hawke, un jeune garde particulièrement prometteur et talentueux, est alors assigné à sa défense personnelle. Au grand dam de Poppy qui aimait bien ses escapades secrètes avec son mentor Vikter ! Ce nouveau garde du corps va être plus difficile à semer et ce, d'autant plus que les tensions montent chaque jour davantage. C'est encore plus difficile que Hawke fait preuve d'un charme irrésistible auquel elle n'est pas insensible et que Poppy a bien envie de se laisser vivre, quitte à mettre les dieux en colère et à être jugée indigne d'être l'Élue. La jeune femme prend alors une pente dangereuse, pour elle comme pour le royaume tout entier, remettant en cause chaque jour de plus en plus les règles régissant son monde.

Avant cet ouvrage, je n'avais jamais lu aucun des romans de Jennifer L. Armentrout et étais donc particulièrement insensible à son succès. Mais ! Si tous ses romans sont dans la même veine, je comprends aisément son succès et j'ai bien envie de découvrir ses autres écrits. Avec Le Sang et la Cendre, elle nous propose une réécriture des vampires et loups-garous, mais pas seulement puisqu'elle y mêle d'autres références légendaires comme l'Atlantide. L'auteur a su réunir ici plein de clichés et les réutiliser à sa sauce, le tout dans une écriture particulièrement fluide, simple, efficace et addictive.

Dans Le Sang et la Cendre, nous avons un monde divisé. Les humains vivent derrière de hautes murailles, dans l'espoir de se protéger des Voraces, des créatures en putréfaction dont la venue est à chaque fois annoncée par l'apparition d'une brume. Si une personne réchappe malgré tout à l'attaque, en cas de morsure, elle est condamnée à un sort pire que la mort car la morsure des Voraces est contagieuse. Il n'y a alors plus aucune échappatoire pour la victime et avant de pouvoir à son tour faire des ravages, elle est condamnée au bûcher. Mais pourquoi les Voraces attaquent-ils ? Ils constituent l'avant-garde du Seigneur Ténébreux, bien décidé à rétablir son pouvoir et à faire régner une ère de terreur. Du moins, c'est ce qui a toujours été enseigné à Poppy, qui se pose quand même quelques questions. A force de "fais pas ci, fais pas ça", la jeune femme en a plus qu'assez. Surtout qu'elle n'est pas entourée que de personnes bienveillantes envers elle, et ce malgré son statut d'Élue. C'est même plutôt à cause de ça, certains n'hésitant pas à profiter d'elle et à tenter de la soumettre. Mais Poppy est une battante et elle n'est pas du genre à se laisser faire.

J'ai bien aimé son petit côté rebelle. C'est une héroïne badass et attachante et nous suivons son histoire à travers son point de vue. Mais rien ne vaut Hawke et ses réparties ! Impossible de le détester même quand il est terriblement agaçant. C'est même l'effet inverse ! A la seconde où il apparaît, on sait qu'il sera très important et il n'est pas du tout difficile d'en tirer les bonnes conclusions… La relation amoureuse est très stéréotypée, du type "ennemies to lovers" pour reprendre des termes tendances. Une relation entre deux opposés qui s'agacent profondément mais qui s'attirent irrémédiablement. La relation entre les deux est particulièrement tendue et assez hot par moment. Hawke n'est pas particulièrement fin et n'hésite pas à pousser à bout Poppy, se montrant aussi provocant qu'insolent. On a donc là une relation amoureuse archétype, que l'on prend plaisir à voir évoluer.

L'ensemble est mené à un rythme haletant avec un focus sur le ressenti de Poppy sans négliger pour autant les éléments de contexte (religion, royauté, Voraces...). Ceux-ci sont d'ailleurs bien amenés, assez rapidement pour poser d'entrée le contexte et l'ambiance, et assez progressivement pour laisser le temps d'assimiler. En soi, rien de bien compliqué non plus, d'où la facilité à se plonger complètement dans cette histoire.

Conclusion
De la romance, de l'humour, des clichés, des vampires, du danger, des complots… Et voilà un roman fantasy hautement addictif !

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