Parfois, on n'attend pas d'un roman de fantasy qu'il révolutionne notre quotidien et le genre-même, simplement qu'il nous immerge pendant une volée de pages, et Le Septième Guerrier-Mage, roman du trop rare Paul Beorn, résume très bien cette sensation.
L'histoire est celle de Jal, mercenaire contraint de devoir protéger un village qu'il était initialement venu piller, de l'armée du Vieux Dragon. Avec ses capacités de Guerrier Mage ensevelies dans les tréfonds de sa mémoire, il ne pourra d'abord compter que sur lui-même pour protéger ce qui lui est cher tout en fouillant dans son passé tortueux...
Le récit démarre plus que bien et ce, grâce une plume vive et fluide qui offre une sensation de pageturner grisante. On enchaîne les 660 pages d'une traite et on en reprendrait presque un deuxième service, même si la personnalité de Jal s'éloigne un peu trop du charme 'truand" de ses débuts. D'abord un Don Benvenuto bis (l'anti héros du roman Gagner la Guerre de Jaworski), il se transforme vite en un être valeureux capable de vaincre des armées entières et vers lequel les regards de toutes les femmes se tournent et ce, au détriment d'une certaine cohérence de développement.
Mais si l'on omet cela, Dieu qu'il est plaisant de lire un bon roman de fantasy sans prétentions, enchaînant scènes d'action et dialogues truculents sans discontinuer, avec un worldbuilding plutôt réussi (mais qui mériterait d'être approfondi sur un tome supplémentaire). L'élément phare de ce récit, c'est bel et bien son concept de cercle de Mage, plutôt intriguant et bien construit, brassant les thématiques d'amitié et de confiance aux autres au cœur d'une histoire de guerre et de sang.
Prenez votre meilleur plaid, et jetez-vous sur ce livre, foutresaint !