Ça m'agace. Ça m'agace, ça m'agace, ça m'agace. Quand je déserte une librairie, il m'arrive de temps en temps d'y retourner, furtivement, pour me rassurer. Ai-je bien fait de la déserter? De lui préférer un autre « dealer »? Donc je m'y promène incognito et j'aime repartir en me disant « t'as eu raison ma poulette ». Sauf que, des fois, je tombe sur un os. Et l'os, ici, ça a été un conseil excellent. En même temps, ça venait du libraire qui en son temps m'a fait découvrir Antoine Bello... Quand je lui ai demandé s'il avait lu quelque chose de génial dernièrement, il m'a donné Le Sillage de l'oubli en marmonnant que c'était une histoire de chevaux, de famille et d'Amérique. Bof, pas convaincue. Mais comme d'habitude je me laisse embobiner et, pleine de remords d'avoir abandonné cette librairie, je le prends et le pose sur une étagère. L'autre jour, il m'est retombé dans les mains. Je me suis dit « oh, pourquoi pas » et j'espère que ce billet vous fera comprendre que POURQUOI et pas pourquoi pas (oui, non, ce n'est pas super bien formulé. J'ai essayé de faire un jeu de mots, ça a un peu raté. Bref)



Classicisme. C'est peut-être le premier terme qui vient à l'esprit à la lecture du Sillage de l'oubli qui ne dépareillerait pas une anthologie du roman du XIXème. De grandes phrases, de grands sentiments, une grande histoire qui ne s'efforce pas maladroitement de croiser celle avec un grand H, des personnages bien campés avec des caractères trempés dans l'acier le plus pur... Que ça fait du bien! C'est classique, oui, mais c'est fort bien écrit, résolument ancré dans une narration exceptionnelle. On est dedans, on ne peut pas le lâcher. Et de cette histoire de famille et de chevaux (il n'avait pas tort, le bougre) on tire une réflexion sur la famille et l'amour filial, sur les relations fraternelles et sur la jalousie.



Un de mes coups de cœur de ce début d'année. Même si, parfois, les auteurs devraient prendre des pseudos. Et les éditeurs des correcteurs.
Ninaintherain
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le 29 mars 2012

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