Celui qui n'a pas voulu quand il pouvait, ne pourra pas quand il voudra.

Cela fait quelques temps que j'étais un peu fâché contre Bernard Werber : ses derniers romans étaient à mon sens trop nombrilistes, pas très bien écrits, pas intéressants, les intrigues étaient parfois simplistes, les textes bourrés de fautes, bref, ses derniers opus était décevants.


Je n'attendais donc pas grand chose du "Sixième sommeil".


Et finalement, ce roman est pas mal du tout. Certes, on retrouve certains défauts agaçants, comme cette manie de se servir d'étymologies farfelues et totalement fausses pour appuyer ses propos (maladie viendrait selon lui de "mal à dire", ou mèchant de "mèche"...). Bernard aime aussi s'autociter régulièrement, distiller des informations fausses (la traversée de l'Atlantique en monocoque en 5 jours de Francis Joyon, ben voyons), et donner les noms de ses copains aux personnages (Gilles Malençon, Frank Thilliez, Hélène Pau...).


Mais cette fois, Bernard Werber renoue avec les grandes aventures philosophiques et scientifiques, à la manière des thanatonautes (en moins bien, quand même), qui sont ici des voyageurs du rêve, des "onironautes". A ce titre, le parallèle entre la mort (Thanos) et le sommeil (Hypnos, le frère jumeau de Thanatos) est très intéressant.


Il explore avec intelligence le monde du sommeil, on apprend des tonnes de choses sur ce qu'il se passe lorsqu'on dort, sur l'importance de rêver, et j'avoue avoir été vraiment captivé, à la fois par le contenu très riche, les concepts philosophiques poussés, et le contenant, car le style de Werber est épuré, efficace, facile à lire, pas prise de tête. Ce n'est pas de la grande littérature, mais il rend les choses simples à comprendre, et fait preuve de pas mal d'humour et de sens de la dérision.


Un roman qui ouvre sur de nouveaux horizons, qui fait réflechir, rêver et voyager, qui donne envie de s'adonner au rêve lucide, et de reprendre le contrôle de son sommeil (on passe quand même 1/3 de notre vie à dormir)....tout ce qui fait le charme de la pensée de Werber, et qui me fait aimer cet auteur. Petit bémol quand même, un fin un peu alambiquée, à l'image de la bouteille de Klein qui constitue le centre du roman, et quelques éléments sans réponse.

caiuspupus
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le 13 oct. 2015

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