Avant-propos : Sens-critique est selon Wikipédia, un « réseau social culturel ». Je trouve donc normal d’y faire ce pour quoi les réseaux sociaux sont faits : y raconter ma trépidante vie. Donc je la raconte sans complexe !
J’ai lu ce bouquin grâce à un prix Nobel ! J’ai en effet assisté à un cycle de conférence au collège de France. Le cours était celui du Professeur Jean Marie Tarascon, de la chaire de chimie du solide et de l’énergie. Lui est très réputé et respecté dans son domaine, mais n’est pas le prix Nobel susnommé. Nan, celui dont je parle s’appelle Serge Haroche, prix Nobel de physique 2012, médaille d’or du CNRS et président du collège de France. Soit un type classe. Les rappeurs pour enfants de moins de 10 ans n’hésiteraient pas à dire : « il a trop de swagg ! »
Bref en tant que président du collège de France, il a introduit la leçon inaugurale du Pr Tarascon. Et dans son discours disponible sur internet (ici : http://www.college-de-france.fr/site/jean-marie-tarascon/inaugural-lecture-2014-01-23-18h00.htm), il a fait une référence à un roman : celui dont il est question ici, tu l’auras deviné car tu suis attentivement ma critique ! Et c’est ça qui m’a donné envie de le lire.
Voilà pour la petite histoire, et qui explique mon avant-propos. Oui je raconte ma vie, et ça fait un peu j’me la pète et tout et tout, mais je trouve l’anecdote drôle, donc je ne me prive pas.
Avant toute chose, je veux donc remercier Mr Haroche . Serge, merci mec ! Remerciements faits, je me lance dans le dur :
Primo Levi, l’auteur du fameux « Si c’est un homme » (je ne connais que de réputation), était un docteur en chimie Italien et Juif. Dans ce roman, il raconte sa vie au travers d’éléments du système périodique qu’ils l’ont particulièrement marqué. Le livre est un mélange d'histoires de sa vie professionnelle et de sa vie privée, intimement liées à respectivement l’évolution de la chimie et de l’Europe au 20ème siècle.
J’ai été pris à la fois parce que c’est un vrai scientifique et un vrai auteur. Un régal d’avoir une histoire (ou plutôt une vie) si bien conté, par quelqu’un dont je me sens proche par certain aspect (sa « matière » et sa formation). J’ai beaucoup aimé le coté chimiste les mains dans le cambouis. Qu’est-ce que la vie professionnelle d’un chimiste ? Et qu’est-ce que la chimie à son époque ?
L’histoire m’a parfois fait penser à un Modiano au niveau de l’écriture, de l’omniprésence du passé (évidemment de sa période en camp), et de la force avec laquelle l’histoire m’a happée !
Certes, alors que le moment de conclure arrive inévitablement, je dois concéder que certaines histoires sont un peu faibles. Mais après tout, puisqu’on suit la vie du narrateur de façon chronologique, n’est-ce pas plus finalement lié à des périodes plus ou moins intéressantes ? Car dans sa vie de chimiste Primo Levi a eu des missions passionnantes et d’autres moins, mais c’est cette vie entière qu’il se propose de raconter. C’est donc aussi un intérêt du roman, que de voir les déceptions où les voies sans issue auxquelles il se voit confronter.
Pour conclure, une phrase qui m’a bien plu : « Tout étudiant en chimie, devant n’importe quel manuel, devrait être conscient que dans une de ces pages, peut-être dans une seule ligne, un seul mot, son avenir est écrit en caractères indéchiffrables. »