Jessie Lamb a 16 ans. Elle est retenue prisonnière par son père car il veut qu’elle réfléchisse à la décision qu’elle a prise.

Mais cet enfermement conforte Jessie dans sa décision et elle a décidé d’écrire son testament pour laisser une trace pour son future enfant.

Jessie, au cours de sa captivité, nous raconte, via ce testament, comment elle est passée d’une adolescente peu soucieuse aux problèmes du monde à cette décision qui va bouleverser sa vie.

La société est mal en point. Un virus particulièrement virulent décime les mères et leur enfant à naître. Les jeunes, comme Jessie, vont prendre conscience qu’ils ne doivent pas se laisser berner par les adultes. Cela passe par une vie en communauté, un ralliement à des causes, à des manifestations.

Jessie, donc, veut savoir ce qui se passe. Et pour cela, elle s’informe. Son père, également, lui donne de nombreuses informations et la dernière va faire son chemin dans la tête de Jessie. Bien entendu, elle passera par des phases de doute, d’euphorie. Et bien que sa décision soit prise, elle veut être sûre que l’on ne se moque pas d’elle, que ce sacrifice, sauver l’humanité et les enfants, ne sera pas fait pour rien. Jessie n’est plus une adolescente qui ne se préoccupe plus de rien. Elle a cette prise de conscience d’une adolescente sur un problème majeur, mondial, qui touche les femmes. Ses actes vont changer sa vie. Elle s’engage pour la planète en économisant tout ce qu’elle peut à son échelle. Jessie Lamb n’est pas une jeune fille violente. Au départ, elle se cherche et elle se cherchera longtemps.

Dans ce roman, il y a les relations de Jessie avec ses parents. Pas toujours faciles, car même s’ils semblent aimer leur fille, je trouve qu’il y a un manque de dialogue certain. Elle s’inquiète pour eux lorsqu’ils se disputent, se sent responsable. Mais Jessie va grandir. Elle est engagée contre les adultes, et en particulier ses parents. Elle va comprendre que les relations humaines ne sont pas roses et qu’elle doit surtout penser à elle. Dans ce contexte familial, il y a également la soeur de sa mère qui joue un rôle important. Une femme qui veut absolument un bébé et qui a compris sa nièce, même si c’est un secret.

L’auteur nous laisse exprès sur notre faim en ne nous dévoilant pas ce qui arrive en définitive à Jessie. En s’attachant au personnage, le lecteur souhaite que l’inéluctable n’arrive pas, mais cela ne serait pas respecter sa décision, malheureusement. Dans ce roman, même si Jessie en est arrivée à un point où elle veut sauver l’espèce, j’ai le sentiment que si l’implantation ne fonctionne pas, ce sera parce que cela n’aurait pas dû se faire. Mais comment reprendre sa vie après tout ça, comment reprendre sa vie auprès des siens qui ne comprennent pas son geste ? Comment reprendre sa vie d’adolescente qui n’en est plus une ? Le lecteur ne sait même pas si cet enfant à naître sera élevé par ses grands-parents. En effet, la mère et le père de Jessie n’ont pas donné leur accord. Que Jessie ait donné son accord, soit. Que ce soit son choix, soit. Mais la clinique n’a pas eu besoin de l’accord de ses parents. Pourtant la jeune fille est mineure. Alors, oui, c’est un roman, mais là c’est un peu tiré par les cheveux.

L’auteur met en évidence divers points pas si irréels que ça. L’arme biologique de destruction massive, comme le virus, qui éradique l’espèce humaine. Les conflits qui existent entre les anti et les pour avec de nombreuses violences. Les expériences sur les animaux faites au nom de la science. Et surtout les chercheurs qui tâtonnent pour trouver la solution miracle qui sauve les gens. A partir de là, il y a des essais pas tous concluants et des morts. L’attente est longue avant de trouver le vaccin ou autre. Une épée de Damoclès, au dessus de nos têtes, est cette conservation d’embryons congelés, pour de futures grossesses et qui sont une véritable mine d’or. Ce roman fait écho à ce qui se passe un peu en ce moment, avec tous ceux qui se radicalisent et dont les actions sont brutales.

Personnellement, j’ai passé un très bon moment avec cette jeune fille attachante qui sent que rien n’est plus pareil avec ce virus. J’ai toutefois remarqué certaines lenteurs, certaines répétitions. C’est un peu dommage mais le roman se laisse lire.

Je tiens toutefois à spécifier qu’une maman lectrice ne va pas réagir de la même façon qu’une adolescente lectrice.
Angélita
8
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le 15 févr. 2014

Critique lue 215 fois

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