Il y a deux choses qui m’ont semblé incroyables à la lecture de ce roman. C’est de douter de son narrateur ( plutôt une narratrice qu’on identifie dans le final du livre) et l’enchaînement des circonstances où une jeune femme singulière oscille entre abattements, illuminations jusqu’au châtiment qu’on lui impose pour la « paix familiale ». Deux familles se rencontrent fortuitement ( les Mata et les Leandro) car Milene, malgré son handicap, a dû gérer l’absence de sa famille pendant un mois d’Août, pour faire face à. la mort tragique de sa grand-mère et la faire enterrer. La faute originelle, incombe à sa famille, qui n’aurait pas dû la laisser seule face à cette situation. Milene, dont on ne veut pas entendre la voix et qu’on considère comme inférieure à la base, finit par trouver un peu de chaleur humaine chez les Mata, famille cap-verdienne, où elle se lie avec Antonino, un des fils veuf de ce clan.Vu de l’extérieur, Le Vent qui siffle dans les grues, est donc une tragédie moderne et ses personnages ( surtout du côté des Leandro) sont des êtres humains peu recommandables où la richesse et le paraître l’ emportent sur tout. Milene, en se battant pour vivre sa vie et un amour tombé du ciel à l’âge de trente ans ans, connaît les pires affronts familiaux (jusqu’à la pire faiblesse) qui gâchent une belle rencontre. Lidia Jorge raconte de façon implacable ce morceau de vie âpre sur deux années. On regrette qu’un minimum de justice ne trouve pas sa place dans l’histoire et que les pauvres se fassent écraser par le sort et les locaux sans vraiment de scrupules de l’Algarve. Autrement, la nervosité du style et la qualité de l’écriture sont notables et je ne peux que vous conseiller de découvrir cette grande romancière portugaise qu’est Lidia Jorge.

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le 24 août 2022

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