Véritable phénomène littéraire, Amélie Nothomb a su en une dizaine de romans, s'imposer comme une des nouvelles références en matière de roman souvent au style lyrique. "Le voyage d'hiver" sorti en en 2009 est mon premier roman écrit par Nothomb, sûrement pas le dernier mais pas forcément pour de bonnes raisons.
L'histoire est celle de Zoïle. Et je m'arrête déjà ici sur le choix du nom : un nom de personnage central est vital pour l'oeuvre, le lecteur doit pouvoir s'identifier à cet homme ou cette femme et comprendre ou non ses points de vue et décisions. Ici Zoïle est certes très original mais vraiment horrible sans une once d'hésitation. Dès le début du livre, on comprend que le livre est un journal tenu par Zoïle car celui ci s'apprête à détourner un avion pour faire des centaines de morts. La suite du roman est un grand flashback expliquant les raisons de cette décision soit un échec amoureux (pour cela que la citation au dos m'a bien fait rire : "il n'y a pas d'échec amoureux", c'est sûr que pour vouloir tuer des tas de gens il faut avoir réussi son coup).
Si le début du roman est extrêmement long et sans grand intérêt (on a compris que tu voulais détourner un Boeing pas besoin de l'étaler sur plus de 10 pages), la suite se veut vraiment bon à savoir dès que Zoïle rencontre la belle Astrolabe dont il deviendra éperdument amoureux, problème : la belle passe tout son temps à venir en aide à une écrivaine handicapée mentale. Zoïle est intéressant dans le fait qu'il ne veut et réclame qu'une chose de l'aimée : de l'amour en retour que celle ci ne peut décemment lui donner de par sa situation bien qu'elle l'éprouve.
L'une des spécificités du roman est qu'il est assez court et ce n'est pas plus mal car avec un peu plus de 100 pages, on parvient à rentrer dans l'oeuvre plus facilement que si le tout avait été trop étoffé. Une histoire d'amour impossible c'est bien mais mieux quand cela a une fin. Le tout se lit assez vite et intéresse facilement grâce à son prix accessible en format poche (5 euros) mais il existerai des versions grand format vendue une dizaine d'euros... Faut pas abuser non plus.
L'une des choses m'ayant vraiment peu accrochés reste le style d'écriture. On a beau parler d'elle sans arrêt, Amélie Nothomb n'écrit pas mieux que d'autres voir même bien moins. Ces écrits sont simples ce qui peut en faire un atout ou pas. Pour moi cela n'en est pas un du fait que Nothomb cherche désespérément à plusieurs reprises d'élargir son récit en multipliant les comparaisons et autres figures de style. N'importe quel lycéen pourrait écrire une texte d'une page sur le thème qu'est l'amour.
Au final le résultat est assez mitigé mais on en ressort plutôt content. Le livre ne vaut pas cher mais a le mérite d'accrocher suffisamment avec un contenu assez mince. Sûrement pas le dernier roman de l'écrivaine que je lirai.