Ce second livre de Rivers Solomon est clairement au-dessus du premier, tant dans l'aboutissement et la maîtrise du style d'écriture, que la pertinence et la profondeur du propos . Et si les sirènes étaient né-e-s de l'horreur, de ces femmes esclaves, enceintes, jetées par-dessus bord ? Comment un peuple peut-il vivre en connaissant l'origine traumatique de son existence ? Quelles relations peuvent exister entre ceux qui vivent profondément sous l'Océan et ceux de la surface ? Rivers Solomon aborde pour cela, et avec une grande finesse, la question de l'identité, de l'esclavage, de l'amour et de la survie.
De même, et c'est toujours l'intérêt de lire des auteurices de tout horizons, les personnages de Rivers Solomon transcendent la question du genre et de leur assignation. Grâce à l'Océan, ils se sont libérés du regard normatif qu'un personnage peut poser sur un autre : ils sont pour la plupart non-binaires et intersexes. Et ça fait du bien à lire.