Les Aiguilles d’or par Angélita

Les aiguilles d’or de Michael McDowell, présentation1882, 7 enfants essaient de se réchauffer à New-York. Un bouge tenu par un noir muet qui reçoit tous ceux qui sont dans le dénuement. Trois femmes initient une autre à l’opium.Une actrice va avorter.Avis Les aiguilles d’or de Michael McDowellRetrouver Michael McDowell dans ce roman et cette étude de deux familles que tout oppose et la société new-yorkaise dans les années 1880.D’un côté, nous avons une famille de nantis, avec un juge, un pasteur, une fille mariée à un avocat et les enfants du pasteur et de cette fille. Ce sont les Stallworth. De l’autre côté, nous avons une famille de femmes, pratiquement, qui vivent dans le Triangle noir, soit les bas-fonds new-yorkais avec la mère, ses deux filles, et les enfants d’une des filles. Ce sont les Shanks. Tout les oppose mais Lena Shanks voue une haine féroce au juge Stallworth. Rien n’aurait dû les faire, de nouveau, se rencontrer. Mais les Stallworth sont républicains et les élections sont proches. Le juge Stallworth souhaite que son gendre puisse devenir maire et ils ont l’idée, avec un journaliste, d’écrire de nombreux articles pour faire réagir les New-Yorkais, sur ce qui se trame à quelques rues d’eux, soit l’alcool, les bars clandestins où l’on joue, les prostituées, les avortements clandestins. Le feu aux poudres va être mis lorsqu’un avocat reconnu sera assassiné.Avec toutes ces chroniques parues dans le journal, l’enquête de ce journaliste, assisté du gendre du juge Stallworth et de son neveu, Benjamin, les soupçons vont très vite se porter sur une femme qui sera arrêtée. Et la surprise sera grande pour le juge Stallworth qui retrouve une ancienne femme qu’il a fait emprisonner, Lena. Et au fur et à mesure, il voudra anéantir toute la famille, toutes les femmes et les enfants. Car ces enfants portent en eux une sale graine. De plus, Lena, sans rien avoir demandé, va perdre un être cher. Et là, la vengeance sera terrible contre tous les Stallworth. Je ne voudrai pas spoiler sur les situations qui se déroulent.Je ne me lasse pas de Michael McDowell et de ses chroniques de personnes, d’une ville, de ce qui peut se passer, de l’évolution des gens qui veulent toujours tant et plus. Tous les personnages sont parfaitement étudiés. J’ai adoré pas mal de personnages de ce roman. Pratiquement tous les Shanks. On se rend compte que même si les Shanks détournent les lois pour vivre, la famille est très unie. Elle fait confiance à des femmes, qui les aident et la famille est également là en retour pour les aider, si besoin. Même si les enfants ne vont pas à l’école, ils apprennent la vie et profitent de leur statut d’enfant pour réaliser certaines actions; On dirait qu’ils sont effacés, mais ils ont tout de même l’air heureux. Les Shanks sont libres. Ils ne subissent pas les carcans d’une société établie, où le paraître joue énormément. Et même s’ils peuvent aller en prison, ils souhaitent que cette liberté continue. Chez les Stallworth, Helen a eu ma préférence. Cette jeune femme ne dit rien, elle subit tout ce qu’on lui demande d’elle. Elle n’est pas forcément d’accord avec tout ce qui se passer. Et elle prendre une décision pour aller aider tous ceux qui en ont besoin. Les enfants Stallworth sont, eux aussi, adorables. Et avec ce qui leur arrive, le lecteur peut se demander quel sera leur avenir. Ils vont découvrir une toute autre vie. Quand des expériences touchent des nantis, ces derniers vont essayer de tout cacher à ceux qui peuvent juger, faire des réflexions… Comment une famille, une femme, qui a des enfants, qui sont laissés pratiquement toujours dans une nursery, qui sont présentés pour montrer leurs plus beaux atours, qui ne doivent rien dire, pas jouer comme des enfants, peut-elle sombrer dans la folie comme le raconte l’auteur ? Certains parents prennent alors conscience qu’ils n’ont pas été assez proches de leurs enfants. Quand la police est mise au pied du mur avec des articles de presse démontrant qu’elle ne fait pas son travail, que certains policiers touchent des pots de vins.Un roman qui se situe dans les années 1880, mais dont les situations ont un écho toujours maintenant.Encore un coup de coeur pour Michael McDowell.