Une fantasy qui s'inspire de ses prédécesseurs avec de belles promesses
Alexiane De Lys a dû être nourrie littérairement parlant à Harry Potter, aux X-Men, à Divergente et autres Hunger Games. Elle restitue un peu de tout cela dans son roman « Les ailes d’émeraude ».
Cassiopée est orpheline. Sa mère est morte dans un accident de voiture dont elle a miraculeusement réchappé. A 18 ans, elle doit quitter l’orphelinat dans lequel elle a grandi et « voler de ses propres ailes » (l’expression prendra par la suite toute sa dimension…). Un soir elle est agressée par deux voyous et secourue par un type étrange, beau, mystérieux et puissant. Un peu plus tard, celui-ci remettra à Cassiopée une enveloppe avec un message codé qu’elle parviendra à résoudre en même temps que des ailes pousseront dans son dos et que sa vue sera magnifiée comme par magie.
On est en pleine littérature pour adolescente (oui, oui, j’ai su garder en moi une âme d’enfant et j’aime laisser s’exprimer ma part de féminité…) en mal d’aventures qu’elles soient fantastiques, rocambolesques ou amoureuses. Mais le moins qu’on puisse dire est qu’Alexiane De Lys, en dehors de quelques tournures maladroites (dont la terrible, terrifiante et horripilante « le manteau à Gabriel » qui revient à deux ou trois reprises), du haut de ses 20 ans, remplit les critères de littérature d’ado en respectant toutes les figures de styles qui lui sont propres, peut-être de façon un peu trop académique mais les 700 pages filent rapidement et on s’attache aux personnages créés par l’auteur qui, malgré de premières apparences trompeuses, échappent à un manichéisme qui pour le coup aurait pu nuire à l’intérêt du récit.
Cassiopée intègre un village composé de personnes « comme elle », dotées de certains pouvoirs liés à l’accroissement quasi surnaturel des facultés des sens de l’ouïe, de l’odorat ou de la vue. Il y est bien entendu question de querelles idéologiques entre deux factions opposées au sein de ce peuple de Myrmes ; il y est bien entendu question de sentiments amoureux entre l’héroïne et le beau et ténébreux mais atrocement timide héros ; il y est bien entendu question d’amitié, de trahison, de bêtise (on ne peut pas dire que Cassiopée brille particulièrement par sa maturité et sa réflexion) ; il y est bien entendu question d’excellence quand il s’agit de l’héroïne qui, ne pouvant rien faire comme les autres, est doté de plus de pouvoirs que n’importe qui d’autre ; il y est bien entendu question d’un père méchant et d’une fille gentille mais pas que…
Un roman à réserver donc à une certaine catégorie de lecteurs/lectrices qui y trouveront par contre leur bonheur d’autant que la fin laisse entrevoir une suite.