Les amants du chanvre

Résumé : Gérard Georges évoque un pan du patrimoine auvergnat du XIXe siècle : la culture du chanvre, l'une des activités les plus importantes de la région.En 1843, Justin Grenet, paysan, est embauché à la filature de chanvre de Saint-Martin-près-Riom, sur les rives de l'Ambène. A dix-sept ans, il découvre un univers aux conditions de travail rudes, où le danger est permanent et les conflits nombreux avec les maraîchers locaux pour l'utilisation des «droits d'eau».L'avenir de Justin semble tracé, mais le hasard lui fait rencontrer Geraldyne, la fille de son patron. Ils n'ont rien en commun. Pourtant, il va tomber fou amoureux d'elleLe roman d'un métier oublié et une histoire d'amour bouleversante entre deux êtres que tout sépare.Gérard Georges est romancier, poète et nouvelliste. Après La Promesse d'un jour d'été, Les Boeufs de la Saint-Jean, L'Ecole en héritage et Le Piocheur des terres gelées (Presses de la Cité), Les Amants du chanvre confirme le talent d'un écrivain très attaché à l'Auvergne, sa région d'adoption.Extrait du livre :Octobre 1843Les ors et les pourpres s'embrasaient sous des ciels clairs qui viraient très vite au sépia sitôt que le soleil avait basculé derrière la ligne dentelée des monts Dôme. Les nuits étaient fraîches, presque froides. Au matin, l'on se surprenait à contempler tout ce sucre épandu de gelées blanches, sous des nuées jaunes et mauves que le souffle des ténèbres avait pétries. Les jours avaient accourci. On devait à présent allumer tôt le chaleil que l'on suspendait au plafond. Pouvaient alors commencer les veillées.L'on allait tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, et l'on cassait des noix, tous ensemble, derrière la grande table en bois brut. Il fallait ouvrir fécale puis dégager les cerneaux avant de les jeter dans une grande bassine qui trônait au centre. Les fruits