Prix Goncourt 1953 avec Le temps des morts du même auteur. C'est un recueil de six nouvelles qui aborde la connexion entre les animaux et les hommes. D'une manière incomparable et glaçante, Pierre Garcar renvoie l'homme devant son propre miroir de bête.
Sommes nous tellement différents ? Bien sûr ! Nous avons le libre arbitre, notre savoir vivre en société et notre conceptualisation. Et bien l'auteur nous livre en pleine gueule la preuve du contraire.
Il n'est nullement question de petites histoires animalières sympathiques, mais de situations de famine, de violence, de pauvreté, d'isolement et de guerre. Chaque histoire expose les hommes et les bêtes face à face, devant des situations données et chacun devient le miroir de l'autre. C'est sublimement réussi.
Les nouvelles sur l'apprenti boucher (la vie écarlate) et les rats (Gaston) sont les plus abouties.
Par contre, sur plusieurs passages du livre, la lecture est très exigeante avec des métaphores et des comparaisons beaucoup trop esthétiquement travaillées. J'ai dû m'isoler dans un silence complet pour comprendre le sens de certains paragraphes. C'est franchement dommage, car lorsque le style de l'auteur est plus accessible, c'est absolument génial.
"Il se peut que nous ne voyions pas seulement dans le rat la détérioration de nos biens, la souillure, la morsure, la peste, mais aussi une des incarnations de la justice qu'au fond de nous, à notre insu, nous appelons"