Cette année, j’ai l’impression qu’il pleut (ou qu’il drache, en bon belge) sans cesse depuis plusieurs mois. Ce n’est rien comparé à la météo que connaissent les Îles Féroé, cet archipel autonome sauvage, constitutif de l’Etat du Danemark.
Situés aux confins de l’Atlantique Nord, entre la Norvège et l’Islande, elles sont balayées par des vents, des pluies, des neiges, une grande partie de l’année. C’est là que Patrice Gain nous emmène pour son dernier livre « Les brouillards noirs », dans ces îles qui ne font partie ni de l’Union européenne, ni de l’Espace Schengen.
Raphaël, violoncelliste de profession, n’a plus eu de nouvelles de son ex-femme, Nathalie et de sa fille, Maude, depuis près de 11 ans. Dès lors que son ex-femme cherche à le joindre au sujet de leur fille, il réalise que quelque chose de grave a dû se produire. En effet, Maude, militante engagée pour une ONG écologiste a disparu lors d’un grindadráp, cette chasse traditionnelle sanglante des baleines pilotes et des dauphins qui se tient dans les Îles Féroé. Il ne peut rester sans rien faire en France et décide donc de se rendre sur place, afin de comprendre ce qui a bien pu lui arriver…
Cette enquête menée par un père en détresse est directement prenante. Même s’il ne compte que 240 pages en format « poche », ce livre est très complet, sans fioriture inutile. Par l’écriture de l’auteur, on y ressent la force des éléments sur ces terres hostiles et le poids des traditions ancestrales dans la vie quotidienne des Féroïens.
Étant une ardente défenseuse de la cause animale contre les différentes formes de chasses, j’ai ressenti certaines scènes comme très pénibles. Pour autant, Patrice Gain ne tombe pas dans l’excès ou dans le scabreux inutilement.
J’ai beaucoup apprécié la manière dont il a construit la fin de son histoire, sans jouer la carte de la facilité. Ce livre m’a réellement transportée sur ces terres farouches, avec beaucoup d’émotions pour les personnages et comme le dit si bien la mention de France Inter sur la couverture, j’ai aussi refermé ce bouquin, les larmes au bord des yeux…
Bravo Monsieur Patrice Gain !