"Les cerfs volants de Kaboul" est bien plus qu'une histoire d'amitié et de haine entre deux gamins, l'un riche et l'autre son serviteur. Une fiction d'égalité où deux enfants vivent et jouent ensemble ... mais déjà avec l'élément destructeur d'une recherche d'une position de force chez l'un et d'une réponse "Ghandienne" étonnante, voire peu crédible, chez l'autre. L'histoire ira jusqu'à la trahison de l'un, par jalousie, lâcheté? Y survivra-t-elle?
Je ne m'attarderai pas sur la critique d'un scénario parfois cousu de fil blanc.Trop serait peut-être trop si le propos central du livre était la solidité de l'intrigue et du récit. Mais, en fait, l'histoire n'est presque qu'anecdotique.Le ton parfois mielleux du livre qui donne à penser à un conte oriental doit vite s'oublier pour deviner le ton bien plus dramatique des comptes orientaux qui tressent les alliances, les défont, intègrent la culpabilité aux coeurs des fautifs et exacerbent les sentiments de fuites que chacun peut avoir vis-à-vis de l'autre avec, tout en même temps, cette envie de reconquérir l'innocence perdue et de revivre l'enfance.
Le tout nous est magistralement servi sur un fond de recherche de liberté, de succession de tyrans cherchant à développer leur pouvoir, même sur le dos du peuple. On ne peut plus se contenter, après avoir lu ce livre, des vagues souvenirs des conflits afghans que nous rapportaient nos médias et dont on disait ne rien comprendre tant cela nous semblait loin et étranger de nos quotidiens occidentaux bien installés dans ce qu'on pensait être un modèle de démocratie!
Les cerfs volants de Khaboul, une invitation à mieux voir le processus qui pousse les enfants à grandir, à se détruire, à souffrir et à tenter de restaurer les liens quand tout semble cassé. Peut-on tout de même garder espoir? Le livre nous dit que oui... mais il nous invite à réfléchir à son prix!