Un bien malin plaisir à ressentir toute l'allégresse de ces pages maudit par un baisé qui a su faire palpiter un intérêt particulier a ce monument criant à vive voie la violence tragique d'un cerveau fumant un à un les mots qui compose ces pages.
En assumant à ce moment précis : Les Chants de Maldoror a été le premier livre que j'ai lu de A à Z. Un voyage fut commencé par des yeux néophytes, mais qui au gré de cette brume acide, a su faire naitre le lecteur aguerri que je suis aujourd'hui. J'ai éprouvé je ne sais combien d'émotion à la lecture de cette chose, que je ne saurai définir : un livre, de la poésie, de la folie, de l'art, du génie, de l'audace. Je n'ai pas su rester de marbre face à cette puissance lyrique. "Lequel et le plus profond l'océan ou le cœur humain" : suite au savoir que j'ai reçu de ce maitre, je peux vous en sortir mon ruban. Le cœur de l'Homme bien sûr, il est un abime, on a le vertige quand on se penche dessus ( woycek ). Il est un océan tantôt calme, songeur, mais qui, un lendemain, devient le réceptacle d'une boisson amer, et acidulé.
Isidore ducasse à fait naitre en moi une vocation, une lecture qui restera à jamais en mes mémoires, à jamais dans mes rêves et cauchemars. J'y ai vu des phrases scarifiant mes pupilles, perçant le cœur fragile d'un garçon qui pensait que lire était une occupation des plus ennuyeuses. Maintenant, je peux l'affirmer avec élément à l'appui. Je vous mets donc en garde, car si vous lisez, les mots de ducasse, vous n'aurez plus l'énergie de supporter les tonnes de livres factices, et cloner. En tout cas moi c'est se qui m'est malheureusement arrivé. Je lis toujours évidemment, mais une frustration restera sur mes lèvres, je ne pourrai jamais trouver pareille œuvre autrement que sur un livre titré "Les Chants de Maldoror". Merci, Isidore ducasse, car sans toi je n'aurai jamais trouvé cette ligne tendue.