Les portes se referment sur elle, cette fois ça y est le monstre vient de l'engloutir, elle est tombée au fond d'un puits, un pavillon d'un peu moins de 30m2 pour vingt-huit détenues. Bienvenue à la Manouba, la mangeuse de femmes ! Un prénom, l'empreinte de son index, voilà tout ce qu'il reste de son identité. Vite apprendre les codes et les rites de ce nouveau monde. Ne jamais dépasser la ligne rouge.
Arrêtée devant le tribunal de Tunis, Pauline Hillier a passé un mois dans les entrailles de cette prison. Elle décrit la crasse, la puanteur, les cafards, les mouches, les rats, l'humiliation des fouilles à nu, affronter l'ennui avec pour seul objectif de passer la journée. Mais aussi le marché noir qui s'organise, la solidarité entre prisonnières. Elle recueille les confidences de celles dont elle partage le quotidien, toutes des dures à cuir aux blessures cachées, elles racontent, Pauline se tait et écoute.
Un roman féministe qui au-delà des conditions de détention inhumaines, dénonce le pouvoir patriarcal des hommes sur les femmes, on les punit, on les mate, on les écrase, on leur coupe l'envie de gambader loin de leurs pères ou de leurs maris, ces maris dont il faut s'occuper comme des petits rois capricieux et impotents. On ne peut qu'être bouleversé par le combat de ces femmes.