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J'espère que tous les bacheliers de cette année avaient lu ce livre avant l'épreuve de philosophie (même si j'en doute). Si tel était le cas, ils auraient été avantagés pour la dissertation: "Serions-nous plus libres sans l’Etat ?"
Ce (double) planète opéra a pour thème la liberté selon le régime politique!
Nous nous situons 170 ans après l’exode de dissidents d’Urras vers Annarès. Urras est une société capitaliste de possédants assez semblable à la nôtre dans les ans 60-70. Annarès est la lune d’Urras offert aux insurgés d’Urras pour réaliser leur rêve de monde libre, anarchique ou rien n’est à quelqu’un et tout est à tout le monde. Annarès est un monde stérile où la survie dépend de la solidarité.
L’histoire prend place au moment où le premier « Annaresien » fait le voyage pour Urras depuis la colonisation. Shevek est un physicien théoricien qui est sur le point d’aboutir à une théorie rendant les vaisseaux interstellaires obsolètes.
Le livre se découpe en 2 séries de chapitres, une série se déroulant sur Urras et une série se situant sur Annarès ou nous pouvons suivre la vie de Shevek avant son départ.
La forme bipolaire pour un roman est souvent risquée, en effet, il est fréquent que nous nous identifions ou attachions davantage à une série de personnages qu’à une autre. Du coup, le changement chapitre est presque dérangeant ! Autant dire tout de suite, pour ce qui est de ce roman, ce ne fut pas mon cas. La description des deux mondes est parfaite, aucune fausse note. Tous les personnages sont intéressants avec chacun leur préoccupation en rapport avec leur société. Shevek comprend assez vite qu’en venant sur Urras, il s’est en quelque sorte prostitué. La situation de Shevek m’a fait penser aux visites de la Corée du Nord organisées par le gouvernement où il est interdit de sortir des pointillés pour parler au peuple !
On s’en vraiment dans ce roman tout le contexte de guerre froide dans lequel l’auteur a écrit ce livre mais jamais elle ne prend parti pour un modèle plutôt qu’un autre, montrant les forces et les faiblesses de ces deux modèles.
En conclusion, un livre très enrichissant qui peut être lu même pour les "SFophobes".
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le 4 sept. 2015
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