"C'est l'histoire d'un mec, il pense que la femme de son ami d'enfance est son âme soeur (!!??). Donc il passe son temps à faire des chansons sur elle mais personne ne le remarque. Un jour il rencontre une fille, presque vingt ans de moins que lui. La fille tombe amoureuse de lui après l'avoir vu une heure. Elle va le lui dire. Il ne sait pas comment réagir, alors un de ses copains chevaliers qui a lu ses pensées lui tient à peu près ce langage : "arrête de te prendre la tête et épouse-là". Alors le mec se dit qu'il épousera la fille."
Autant vous dire que j'aurais un ami qui me conseillerait un truc aussi aberrant que ça, ben on s'entendrait pas longtemps.
Anne Robillard a sans doute des modèles de descriptions à côté d'elle quand elle écrit. Parce que "ce jeune garçon aux belles boucles brunes et aux yeux verts pétillants", répété encore et encore, c'est un peu pénible à la fin. Jusqu'à preuve du contraire une personne ne se résume pas à des bouclettes et à des yeux. Le pire c'est que cette description est recyclée n'importe quand.
Option 1 : "Elle sourit. Ce jeune garçon aux belles boucles brunes et aux yeux verts pétillants était son meilleur ami."
Option 2 :"Ce jeune garçon aux belles boucles brunes et aux yeux verts pétillants répondit qu'il viendrait."
OK, PAS BESOIN DE LE REPETER A CHAQUE FOIS QU'ON PARLE DE LUI, on le sait qu'il est brun aux yeux verts ! Mon dieu...
Les Chevaliers d'Emeraude comptent une centaine de membres. Anne Robillard a inventé un nom pour chacun d'eux, et les emploie presque tous ! Même les servants du château ont des noms... MAIS ON S'EN CONTREFICHE ! Trop de noms tue les noms... Puisqu'à la fin, ça donne Sage chez les garçons et Rainbow chez les filles. À quand Bisounours ?
Un guerrier, qui passe la moitié de sa vie sur les champs de bataille à côté de scarabées géants armés de lances, peut avoir les cheveux longs jusqu'à la taille. TRES REALISTE. Comment fait-il pour ne pas se faire scalper ? Et puis mince, pourquoi tant de mecs dans ce bouquin ont les cheveux jusqu'à la taille ? Même les filles ne les ont pas si longs, m'enfin c'est eux qui voient...
Les scènes de batailles sont aussi palpitantes qu'un épisode de Gossip Girl. On nous annonce l'arrivée d'ennemis redoutables, et PAF, en quelques heures c'est réglé.
Savourons aussi la débilité profonde de l'empereur des ennemis, qui envoie une centaine de soldats à chaque raid, parce qu'il croit que ça va affaiblir les humains et qu'après il les aura facilement. Sauf qu'en attendant, ses cent guerriers se font massacrer les uns après les autres, et que les Chevaliers ont le temps de faire des gosses, qui grandissent et rejoignent les rangs.
Chaque livre compte environ 3 histoires d'amour, trois rencontres qui finiront sur des mariages et des enfants (je précise qu'à 90% les enfants sont des garçons, merci...). J'ai dit que les Chevaliers étaient plus de 100. On en est au douzième ou treizième tome. À ce rythme, on est parti pour plus de trente tomes ? Sachant que celui qui est censé sauver le monde n'a que douze ans. Déjà que 8 tomes c'est indigeste...
Admirons aussi l'imagination pour les noms des royaumes. Argent, Emeraude, Rubis, Jade, Opale, Beryl, Turquoise (+ la montagne de Cristal)... Ah bon, ce sont tous des pierres précieuses ? J'avais pas remarqué...
Quand au héros principal, Wellan, c'est sans doute le mec le plus énervant et le plus prévisible de toute la littérature fantastique. On a envie de lui mettre trois claques pour qu'il se bouge.
Allez, j'arrête. Franchement, un tome sur ce modèle, ça va, deux tomes, c'est moyen, trois, c'est répétitif... 8 ? C'est l'OVERDOSE.