Les disparus de Blackmore d’Henri Loevenbruck, présentationLe 24 octobre 1925, île de Blackmore, Lorraine Chapelle, Parisienne, 24 ans, entend un son qui va la hanter. C’est le murmure des brumes, du vent. Elle considère les hommes comme ses égaux. Elle est très assurée, observatrice, mesurée et réfléchie.Elle est déjà venue quand elle avait 12 ans.Avis Les disparus de Blackmore d’Henri LoevenbruckComment écrire cette chronique sans trop en révéler ?Le lecteur part à Blackmore pour suivre les aventures de Lorraine, française, et Edward, Anglais. Lorraine a été appelée par un vieil ami de sa mère suite à la disparition de sa petite fille. Edward vient voir un de ses meilleurs amis qui l’a appelé à l’aide.Les circonstances vont faire que Lorraine et Edward vont enquêter ensemble. Tout semble les opposer. Lorraine est une jeune femme qui a les pieds sur terre, qui n’a pas la langue dans sa poche, et qui est la première femme à être diplômée de criminologie. Elle est Parisienne. Edward est également enquêteur et sa passion concerne l’étranger.L’ami d’Edward a disparu. Ce qui en fait trois. Va commencer une longue enquête haletante, imprévisible. Et le binôme fonctionne à merveille. Ils se relaient, enquêtentchacun de leur côté et se font un point le soir. Certaines fois, ils enquêtent ensemble. Blackmore se caractérise comme une ville pratiquement morte. L’île est très venteuse. Mais une semaine de festivités arrive. Ils vont interroger pas mal de monde et avoir quelques informations, même si leur enquête ne plait pas à tout le monde. Arrive le première meurtre, celui d’une journaliste. Ils devront également déchiffrer des lettres écrites avec un alphabet inconnu. Ils vont combiner leurs savoirs pour faire avancer cette enquête.Je n’ai pas vu défiler les pages. J’ai souri, ri des comportements des uns et des autres. J’ai adoré la complicité des deux personnages principaux.Comme très souvent, Henri Loevenbruck nous offre un roman très documenté historiquement. Et il est remonté loin dans ses sources. Cela mêle des anciennes civilisations, de la mythologie, des Dieux, des demi-dieux et également l’histoire de cette île, de ceux qui y habitent, qui y ont habité, des constructions… L’élément non négligeable est la particularité de certains habitants. Pour que cela fonctionne aussi, il faut un bon ingrédient de sociétés plus ou moins secrètes.Au début, il alterne les chapitres entre les deux héros, pour la présentation et au coeur de l’enquête. Ensuite, il leur offre des chapitres en commun.Cela faisait un petit moment que je n’étais pas tombée sur une belle pépite. Bon, je sais qu’avec l’auteur, je ne peux qu’être satisfaite. Mais là franchement un véritable coup de coeur pour cette écriture, pour cette enquête, ces personnages. On sent tout l’amour et le respect qu’Henri Loevenbruck éprouvent pour les femmes avec cette héroïne que j’aurais plaisir à retrouver, tout comme son acolyte, homosexuel. Cette femme est libre, érudite, ambitieuse et qui a du répondant. Mais comme tout être humain, elle cache des fêlures. C’est pareil pour Edward Pierce. L’un et l’autre vont se confier sur ces sujets douloureux. Ils seront là l’un pour l’autre. Les petites joutes verbales sont sublimes. Il fallait aussi un hommage aux motos et notamment aux Harley.Le roman est maîtrisé du début à la fin. Merci Mr LOEVENBRCUK pour la dédicace à Quai du Polar 2023.