Les écrivains sont-ils bêtes ? par Nina in the rain

Bon, après celui-ci, promis, on rompt la période de vache maigre (oui, non, bien entendu, c’est pas moi la vache, hein) pour parler d’un pu*** de bon roman. Parce que là, à nouveau, ben… Vous me direz, ce n’est pas un roman, ce à quoi je répondrai que vous avez raison, mais que ça ne devrait pas l’empêcher de me donner envie d’en tourner les pages, mais bon il est vrai que je ne lis pas ou peu d’essais parce que ça fait fonctionner mon cerveau et que je n’aime pas ça. Il paraît que c’est pour retourner en enfance et ne pas accepter le fait que je suis adulte, mais en même temps on parle à quelqu’un qui ne cuisine pas, ne remplit pas ses déclarations d’impôts, ne lit ni ses relevés bancaires ni ses fiches de paie et se repose sur un adulte plus âgé pour faire tout ce qui l’embête, alors j’ai envie de dire que l’analyse n’était pas bien difficile à faire, et puis de toutes façons je suis jeune, mon blog annonce glorieusement 24 ans et je ne vois pas bien pourquoi je le changerais.

Donc, voilà, Roger Nimier veut savoir si les écrivains sont bêtes, j’ai envie de lui dire que la réponse est contenue dans la question, déjà, des gens qui passent leur temps à raconter des histoires au lieu d’écrire des propositions commerciales, de rendre des bilans, de faire des confcall avec des paperboard pour brander un concept et RSVP ASAP, franchement, ils sont bêtes. Ils continuent, 2000 ans après Homère, à raconter des histoires de mecs qui n’ont que leur chien pour les aimer. 1500 ans après Sophocle, deux jumeaux maléfiques projettent toujours de zigouiller leur beau-père. Huit siècles après Tristant et Iseult, on a toujours des triangles amoureux. Faut croire qu’ils sont bêtes, franchement, tout a déjà été raconté, écrit, filmé, chanté, joué …

D’ailleurs, un grand écrivain russe (et il faut toujours croire les écrivains russes) a écrit

A peine né, un bébé doit être soigneusement baigné puis, l’ayant laissé se remettre de ses premières impressions, fouetté à bras raccourcis aux mots de « n’écris pas ! N’écris pas ! Ne et fais pas écrivain ! « . Si toutefois, après cette peine corporelle, ledit bébé manifeste un penchant pour les lettres, il faut essayer la gentillesse. Si celle-ci demeure inopérante, renoncez au bébé, faites-en votre deuil. La démangeaison de l’écrivain est incurable.

C’est Tchekhov qui a écrit ça, et si même lui le dit, je ne vois pas pourquoi je dirais le contraire.
Ninaintherain
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le 13 mai 2013

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