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« Non ». Cette seule syllabe contient en elle toute la notion de consentement, qui aujourd’hui, peine à être comprise. Le non, c’est la répulsion, c’est le cri intérieur de l’Homme Révolté chez Camus face à ce qui ne peut être humain. Les personnages dans les Entrailles de l’Horreurs provoquent du dégoût, voire la peur animale face aux prédateurs dangereux, des monstres aux airs d’Hommes, mais ils ne m’ont pas donné envie de dire non. La faute n’est pas à imputer au contenu plutôt au contenant. Les antagonistes sont abjectes dans leurs valeurs morales et dans leurs actes. Pourtant, cette colère face à l’injustice, ne venait pas chez moi. Et cela je me l’explique par l’engagement émotionnel, qui n’est pas assez développé chez les personnages. Le lecteur n’a pas de raison de s’attacher à eux, ni par une forme de mimésis (identification) ni par catharsis (empathie). L’auteure parle surtout à notre l’intellect, et oublie le côté sensible, le pathos (la pitié) qui permettrait cet engagement moral auprès du spectateur. En tant que femme française du XIX siècle j’ai bien-sûr détesté les propos malsains et injustes qui m’étaient donnés à lire, mais cette répulsion a agi sur moi en parlant à ma raison, et, je veux bien l’avouer, j’aurais aimé, aimer ces personnages. Leur psychologie est complexe mais ils leur manquent un angle de présentation qui pourrait nous donner envie qu’ils vivent, qu’ils « gagnent » même pour les « méchants ». Pourtant, les Entrailles de l’Horreur est loin, très loin, d’être un mauvais roman. Le rythme. Des temps forts, des attentes, une chronologie enchevêtrée et indiquée grâce au nom des chapitres, qui sont en réalité des dates, créant une temporalité mimétique de ce que l’auteur réalise avec ces histoires enchevêtrées. C’est un tour de force réellement croustillant pour le lecteur, qui, durant toute la lecture est sur des montagnes russes. L’ironie omniprésente et satirique donne une impression de connivence avec l’auteure, et en cela le style de Violaine m’interpelle, elle joue avec nous tout en ayant une distance. Son ironie ne réside pas dans la forme, comme traditionnellement, mais dans le fond, puisque le propos est si abject et inattendu qu’il en devient presque comique, on parle ici d’un humour sombre, et empreint de sarcasme. Avis aux amateurs de slasher, vous trouverez ici de belles hypotyposes gores à souhait, le décorum général du roman est immersif, les lieux facilement représentables, et les descriptions : juste ce qu’il faut. Assez longues pour ne pas nous frustrer, et assez courtes pour ne pas nous ennuyer. Ça a été un vrai plaisir de lecture, et j’ai hâte de découvrir Violaine de Charnage dans ce nouveau format romanesque.

LounaDoll
8
Écrit par

Créée

le 2 févr. 2024

Critique lue 18 fois

LounaDoll

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