Comme tous les ans depuis maintenant quatre ans, ma première lecture de l’année a été un roman de John Irving – il n’y a pas meilleure façon d’attaquer un nouveau millésime. Mais petite nouveauté cette année, et non des moindres, j’ai eu l’immense plaisir de pratiquer ce rituel avec le John Irving nouveau, et non avec une cuvée qui vieillissait dans ma bibliothèque, patientant sagement que je lui fasse l’honneur de me délecter de son contenu capiteux.
Avec Les fantômes de l'Hotel Jerome, le lecteur est en terrain connu puisqu'il tient entre ses mains un roman-fleuve dont le récit s’étale sur près de 70 ans et mille pages. Comme toujours, John Irving, dans ce roman, fait preuve d'une imagination foisonnante et nous livre des personnages hauts-en-couleurs faisant face à des situations rocambolesques. Et si j’ai bien évidemment apprécié tous ces gimmicks qui font que j’aime tant les romans de John Irving, j’ai eu plus de mal avec les parties écrites comme un scénario de film, passages que j’ai trouvé très peu littéraires. Mais je ne vais pas reprocher à mon auteur préféré d'essayer de nouvelles choses et de ne pas se reposer sur ses lauriers – ce qu'il pourrait aisément faire, vu son succès et son âge avancé.
J'ai dévoré ce livre comme si'il ne faisait que cent pages tant la plume de John Irving est fluide et agréable. Je me suis comme toujours plongé avec délectations dans les digressions dont l'auteur américain à le secret et le temps s'est trouvé suspendu durant ma lecture. Malgré cela, Les fantômes de l'Hotel Jerome ne fait pas, pour moi, partie des ses meilleurs romans. Mais, comme j'ai l'habitude de le dire, un John Irving moyen reste un très bon roman – un roman largement au-dessus de la moyenne de la production littéraire.
Maintenant, vu son âge et le temps qui lui est nécessaire pour écrire un livre, espérons que Les fantômes de l’Hotel Jerome ne sera pas le dernier roman de John Irving et que nous auront droit à un ultime chef-d'oeuvre en guise de chant du cygne.