Juin 1940. Alors que les Allemands envahissent le pays, quatre Parisiens de la haute-société se retrouvent bloqués, en exil forcé, dans une ferme de la Beauce.
En entamant le roman, je n'avais pas conscience que sa lecture me détendrait autant. La quatrième de couverture annonçait pourtant la couleur en évoquant une "imprévisible et cocasse partie de campagne" et laissait présager une satire mordante sur le thème des différences de classe. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, on est en pleine débâcle et la mort s'abat sur le petit groupe à côté de la plaque car habitués à la vie facile.
Mais c'était, j'imagine, mal connaître Françoise Sagan car la légèreté apparaît dès les premiers mots et on rit malgré le dramatique de la situation. Elle joue clairement sur le décalage à la fois réel et pas toujours abyssal entre paysans et snobinards. Le ton est badin et moqueur et on pourrait s'attacher à au moins trois personnages sur quatre. Toutefois condescendants, ces trois-là s'acclimatent tant bien que mal à la vie à la ferme et lui trouvent même un certain charme ...
Mais point trop n'en faut. La fin est un monstre d'ironie.