LE VELO, C’EST LE BAGNE !

Je suis dans le train. Pas de clim’. Chaleur étouffante et long trajet de Lille à Perpignan. Heureusement, j’ai ce bon vieux Albert pour me tenir compagnie. J’ai fait ma réserve de livres avant de partir en vacances. Parmi mes trésors littéraires embarqués, « Les forçats de la route » signé Londres.
Ca me ramène 90 ans en arrière : le tour de France 1924, que le grand reporter a couvert pour « Le petit journal ». Je n’aime ni le sport en général, ni le cyclisme en particulier. Mais quel récit ! Un long et pénible chemin de croix entamé le 22 juin 1924 par 157 martyrs de la petite reine. Seuls 60 rescapés en termineront. Des étapes dantesques, dans des conditions épouvantables, que les professionnels du vélo d’aujourd’hui ne peuvent même pas imaginer.
Mais surtout, Albert Londres brosse des portraits touchants de ces « forçats de la route » comme il se plait à les appeler ; les Huot, Alavoine, Franz, Tiberghien…, champions oubliés depuis longtemps. Des hommes simples, qu’il nous montre souffrant, suant sang et eau (au sens propre comme au figuré), pleurant comme des enfants, tant l’effort est dur. Un bel hommage à ces sportifs d’un autre âge, celui ou ce qu’on appelle l’« enfer du Nord » (la classique Paris-Roubaix) s’étendait à toute la France !
Dans le TGV, environs de Béziers, 7 août 2014