Deux nations sont en guerre, l’une est communiste alors que la seconde fonde toute sa politique sur le rejet des rouges. Un jour, à la suite du siège d’une ville stratégique pour chacun des camps, le général des rouges est fait prisonnier par le général des blancs. Ils découvrent alors qu’ils sont jumeaux et comprennent que leurs idées ne sont pas si différentes que cela.
Ce conte de Wells est très peu connu, très certainement à cause du mauvais accueil des critiques au moment de sa parution. Certes, il n’est probablement pas son meilleur ouvrage, mais il est très intéressant de le lire en le remettant dans son contexte d’écriture et de publication. En effet, Wells publie ce livre en 1938 : la guerre d’Espagne est terminée, des régimes totalitaires se sont imposés en Allemagne, en Italie, en URSS, etc, on reconnaît un Franco et un Staline dans les personnages des généraux Bolaris et Ratzel. Cette fiction politique est très clairement un reflet de son temps.
Wells cherchent à montrer que les extrêmes se construisent et se renforcent en choisissant un ennemi à combattre : les rouges contre les blancs et inversement. Mais finalement, ces deux mouvements cherchent à créer une nouvelle société débarrassée du poids du passé et de la tradition, moins bureaucratique, plus égalitaire, plus juste, selon une morale propre à l’idéologie développée par le parti. Et pour construire cette société idéale, tous les moyens sont bons : les arrestations politiques, les exécutions, les coups d’état.
En fait, en lisant ce roman, on se rend compte de la poudrière que devait être le monde et de l’inquiétude que la conjoncture politique devait susciter. En bref, ce n’est pas le meilleur livre que j’ai jamais lu mais c’est vraiment très intéressant !