La dernière page se tourne sur ce roman extraordinaire. Happé dès le premier chapitre, j'ai retrouvé, une fois de plus, la plume que j'apprécie de Patrick DeWitt. Tout est surprenant dans ce roman.


D'une part, sa brieveté. Ici, pas de longueur descriptive de paysages et de lieux. Et pourtant, les images viennent, claires, limpides, évidentes.


Les personnages sont attachants, même lorsque leur cruauté est à l'apogée. Ici, nous parlons de Charlie, le frère, irascible, soulard, violent. Parfaitement antinomique de son frère Eli aux pensées simples, innocentes presque. Une fleur bleue dans un monde brutal et arriéré. La relation, complémentaire entre ses deux frères est elle aussi, riche de simplicité. Eli contrebalance en toute circonstance la violence de son grand frère Charlie, violence héritée de son père qu'il a lui-même tué. Ils sont les Frères Sisters, de sinistre réputation, des truands. Mais ce jeune frère est victime en quelque sorte de son aîné, mais parvient tout de même à le canaliser, parfois. Ce couple fraternel est intéressant, il est même le cœur de ce roman. C'est là toute la richesse de cette histoire, cette relation d'interdépendance dans la chevauchée de ces deux hommes, frères de combat, frères de sang. Qui se soutienne l'un l'autre, malgré leurs différences, profondes.


Les dialogues sont d'orfèvre. Ciselés, significatifs, pas de blabla.


L'une des autres richesses de cette œuvre tient dans le personnage d'Eli, être finalement bien inadapté à ce monde. Et pourtant tellement attachant et raisonnable. Parfois rattrapé par la fureur héritée de son paternel mais qu'il parvient à canaliser.


Ce roman est court, mais passionnant. Dewitt engage peu de mots pour en signifier beaucoup. J'ignore si cette simplicité des propos est le résultat d'une multitude de corrections du brouillon original. Mais chaque mot porte, et touche. Juste.


Vous aurez compris mon propos. J'ai passé un moment rare et enrichissant à la lecture de ce bouquin. Il ne vous reste plus qu'à le lire et pouvoir en saisir la modernité et la beauté.

Thaliesen
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le 20 févr. 2019

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Matt  Vldnr

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