Le récit de pourquoi l'auteur de cette critique a apprécié l'œuvre, ou, si le lecteur le permet, pou

Votre humble serviteur que je suis est pleinement conscient du fait que ce titre quelque peu aguicheur, lequel sonnerait comme une promesse aux yeux de quiconque le lirait, pourrait faire naître en l'esprit du plus patient des lecteurs une prompte envie d'être averti des raisons présumées. Néanmoins, si ce cher lecteur nous le permet, il est de notre devoir de critique d'avertir celui-ci de quelques détails, non sans importance tout du moins.

Premièrement, et nous vous prions, cher lecteur, de le tenir pour acquis : cet ouvrage que vous tenez sous vos yeux et que nous avons rédigé dans le but, certes légèrement présomptueux, d'être une critique, ne dévoilera aucun élément de l'intrigue qui puisse gâcher et détériorer le plaisir certain que prendra, nous n'en doutons point, notre ami (si vous nous laissez la liberté de vous appeler comme tel) à lire les Gardes Phœnix.

Deuxièmement, nous voudrions apporter quelques précisions à propos du contexte dans lequel il nous a été donné de découvrir cette œuvre. Nous vous prions ainsi de nous croire lorsque vous nous narrerons les quelques événements qui ont suivi l'acquisition − temporaire mais non moins plaisante − de l'ouvrage par un ami proche (que nous appellerons Alexandre) qui nous l'avait à son tour « chaudement recommandé ». Ceci eu lieu quelques jours après qu'il eut lu les quelques premiers tomes de la bande dessinée « De cape et de crocs » de Messieurs Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou, deux respectables gentilshommes de l'univers en question. Ainsi, notre cher lecteur qui pourrait se demander quel peut être le lien entre cet événement et cette critique, pourra, nous n'en doutons point, trouver la réponse à cette interrogation en lisant que c'est ce même Alexandre qui nous aurait fait connaître les « Gardes Phœnix » en en faisant le rapprochement direct avec la bande dessinée citée.

Finalement, il semble être en notre devoir de faire savoir aux acquéreurs potentiels de l'ouvrage que, d'une part, celui-ci est extrêmement prenant, si bien que votre dévoué critique l'eut dévoré d'une seule traite s'il n'avait pas eu quelques contraintes temporelles ; et, d'autre part, que les quelques habitués de jeux de rôles dont notre cher lecteur pourrait éventuellement faire partie devraient trouver, parsemant le récit, quelques références faites aux déroulement habituel d'un scénario de jeu dans un univers médiéval-fantastique − tels que le sont la rencontre d'autres joueurs, la préparation d'un long trajet, le partage des ressources, et cetera − sans que cela n'alourdisse l'œuvre ni prive tout autre lecteur de plaisir tant les sources y sont variées dans ce manuscrit.


Comme nous l'avons précédemment promis à toute personne nous faisant l'honneur de poser ses yeux sur ces enchevêtrement de lettres et de mots que nous tentons de mettre en ordre ici, nous allons à présent tenter d'expliquer à ceux-ci pour quelles raisons nous avons apprécié l'œuvre dont il est question, et, par ce même biais, oser, toujours avec votre permission, ce que tout critique aime oser : convaincre ses lecteurs, ou non, à lire ce qu'il critique.

Tout d'abord, il nous faut évidemment parler de l'intrigue ; celle-ci est, sans en dévoiler bien entendu les mécanismes, les tenants et les aboutissants, suffisamment complexe pour ne pas ennuyer le plus perspicace des lecteurs, tout en étant suffisamment simple une fois l'affaire mystifiée, pour être comprise par tout un chacun. De plus, celle-ci fait intervenir des stimuli de genre divers, tantôt amour pour une femme, tantôt Honneur et Devoir, tantôt ambitions personnelles ... si bien que chaque lecteur trouvera son plaisir, nous n'en doutant pas, à analyser la situation durant la lecture du récit comme après avoir refermé l'ouvrage, tous les éléments en main.

Par la suite, nous vous prions d'apprendre que le style quelque peu particulier est intéressant en lui même. Les péripéties sont en effet racontées, non pas par un narrateur omniscient ni par un personnage de l'intrigue, mais par Paarfi, historien ayant vécu dans le même univers du récit, quelques millénaires après les événements qu'il relate. Nous implorons désormais la grâce et l'indulgence de notre cher lecteur pour la patiente que nous lui avons demandée, jusqu'alors, afin de pouvoir correctement construire les bases de notre critique ; il pourra ainsi, nous n'en doutons point, apprécier de découvrir que votre humble serviteur cherche − sans grande prétention, et, en étant parfaitement conscient qu'il échoue probablement dans sa tâche difficile, aussi amusante soit-elle − à reproduire ledit style de Sieur Paarfi, narrateur des aventures de Khaavren de Castelroc et de ses joyeux comparses et historien de l'Empire.

Enfin, et nous remercions ce cher lecteur d'avoir daigné nous faire l'immense privilège de poursuivre sa lecture jusqu'à sa conclusion, nous aimerions faire un rapprochement entre la bande dessinée « De cape et de croc » − que nous avons eu le plaisir de vous présenter précédemment − dans lesquels Armand Raynal de Maupertuis ainsi que le Maître d'arme ne s'exprime, pour ainsi dire, qu'en vers (et de préférence, en alexandrins) d'une part, et les « Gardes Phœnix » d'autre part. En effet, si les univers sont profondément différents, les dialogues en sont tout autant saisissants, remarquables, et méritent à eux seuls que l'on prenne quelques heures à se pencher sur ces ouvrages. Premièrement, ceux-ci sont soignés ; le verbiage employé y est recherché et soutenu, ce qui renforce le plaisir de les lire, et donnent parfois au lecteur l'envie subite de se poser un instant pour jouer à haute voix quelques tirades ci et là. Deuxièmement, le plus gros des personnages étant des gentilshommes, ils ne s'expriment que selon des codes de courtoisie et de bienséance ; cela ayant pour effet par moment de ralentir l'avènement naturel des choses et renforcer par ce biais aussi bien l'importance des dialogues dans le récit que l'impatiente évidente qu'a le lecteur à découvrir les raisons des mystères qui y sont peints.
Yankel
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le 17 mai 2011

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