Avec Les guerriers du Valhalla je tourne un peu plus autour du pot qu'est Conan. Je tergiverse, j’atermoie, j'hésite dans une couardise littéraire caractérisée à entamer les aventures du Cimmérien. Je fais des détours de grande jonction, tâte la périphérie, avant de foncer tête baissée dans la saga de la renommée Howardienne.
Parlons du recueil : on y retrouve toute la folie créative de la bande à Lovecraft de ces années là. Tout l'imaginaire des desperados du fantastique, de l'épouvante et de l'aventure. L'exotisme, l'onirisme, la violence, les mythes, le surnaturel et l'exploration. Tout un chapelet de nominations qui marque le style et l'époque.
Un passage en revue de tout ce que compte les paysages et les situations dans ce qu'ils ont d'hétéroclites et de foisonnant. De la force brute des guerriers des temps oubliés à la fragilité des contemporains d'Howard. De toutes les formes des revêtements de l'aventure qui viennent à nous comme autant de pastiches, aux yeux d'un XXIème siècle occidental qui a troqué ses vieux rêves pour de nouveaux moins coloniaux.
Toute l'iconographie et l'imaginaire d'Howard semblent s'enfoncer chaque jour un peu plus dans une désuétude sans retour possible. Et c'est cette désuétude qui le rend avec d'autres si singulier et passionnant. Comme si nos gènes avaient conservé le souvenir de sa fantasmagorie et que nous nous délections de la retrouver par le truchement de ce palimpseste chromosomique.
Pour conclure, un merveilleux recueil de nouvelles qui s'en va faire frissonner de contentement jubilatoire un lecteur avide d'aventures à l'ancienne. Sublimement obsolète, rageusement épique et méticuleusement saupoudré de détails mythiques. Du bonheur pour tous ceux qui auraient jeunesse et vigueur de l'esprit et une âme de cent cinquante ans.
Samuel d'Halescourt