L'histoire de la réouverture des mines d'Aberfoyle, abandonnée depuis des années, c'est celle de la lutte entre l'homme et la nature et d'une descente dans les abymes, peut-être pas aussi impressionnante que celle de Voyage au centre de la terre, mais tout de même...


Perçues par les personnages comme un nouvel Eden, mais un Eden sombre, souterrain, qui puise ses ressources dans l’exploitation de la roche, les mines d'Aberfoyle recèlent un univers d'espérance, certes, mais aussi un monde fantastique d'angoisses et de malheurs. C'est que dans ses entrailles un être mystérieux couve en secret un projet de vengeance terrible.


De ces profondeurs, qui nourrissent en leur sein la folie, émerge pourtant une figure angélique et pure. C'est la jeune Nell, qui va bientôt conquérir le cœur de tous les habitants d'Aberfoyle. Mais, pour tout dire, il n'a guère conquis le mien. Non que je n'aime pas ce personnage, mais avec elle, on sort de l'obscurité des mines pour aller à la lumière et, il faut bien le dire, le roman prend alors soudainement une autre direction. On glisse doucement mais sûrement dans ce que j'appellerai... la nunucherie.


Alors, bien que le final se révèle à la hauteur des sombres moments du début, et que les dernières lignes recèlent une grande mélancolie, cette percée de la nuit maudite par le jour bienveillant m'a franchement déçue. Je pensais adorer Les Indes noires pendant au moins la moitié de ma lecture, le reste m'a laissée sur un sentiment de frustration.


Cela dit, nous noterons que le sujet a tout lieu de nous intéresser sur un plan historique : bien que seulement esquissés, les problèmes de l'industrialisation et de la surexploitation des ressources naturelles font surface. Ce qui ne nous étonnera pas de la part d'un Jules Verne toujours plus sensible aux questions écologiques que bien d'autres de ses contemporains.

Cthulie-la-Mignonne
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Lu (ou relu) en 2015, De la mélancolie, Cités mystérieuses et Ma bibliothèque

Créée

le 8 mars 2016

Critique lue 520 fois

2 j'aime

1 commentaire

Critique lue 520 fois

2
1

D'autres avis sur Les Indes noires

Les Indes noires
Cthulie-la-Mignonne
7

Des abymes idylliques

L'histoire de la réouverture des mines d'Aberfoyle, abandonnée depuis des années, c'est celle de la lutte entre l'homme et la nature et d'une descente dans les abymes, peut-être pas aussi...

le 8 mars 2016

2 j'aime

1

Les Indes noires
Kliban
5

Chtonnerie un brin nigaude

Découvert à l'occasion d'une séance de book clubbing, je m'y suis assez fermement ennuyé. Des personnages taillés à la serpe, parfois touchants mais dont ne ressortent que des à-plats flirtant avec...

le 17 janv. 2018

1 j'aime

Les Indes noires
ritournelle
7

Où l'on découvre la beauté insoupçonnée d'un bloc de charbon.

Oubliez tous les clichés que le monde minier a pu vous inspirer : loin des misères de Germinal, les houillères d'Aberfoyle, les fameuses "Indes noires", sont un outre-monde préservé et riche, un...

le 4 juil. 2017

1 j'aime

Du même critique

Solaris
Cthulie-la-Mignonne
9

Mélancoliques mimoïdes

Un des romans les plus marquants qu'il m'ait été donné de lire, et qui demande sans doute à être lu et relu pour en saisir toute la portée. L'histoire de Kelvin, rejoignant trois collègues sur la...

le 5 mars 2016

17 j'aime

6

« Art »
Cthulie-la-Mignonne
1

Halte au plagiat !!!

J'ai presque envie de débuter ma critique par "C'est une merde", pour reprendre les propos d'un des personnages de la pièce. Certes, c'est un début un peu vulgaire, mais certainement pas plus que...

le 14 févr. 2019

14 j'aime

7

Bleu
Cthulie-la-Mignonne
8

Incontournable Pastoureau

J'avais commencé par regarder, il y a déjà quelques temps, les conférences en ligne de Michel Pastoureau sur les couleurs à l'auditorium du Louvre. Et c'est parce qu'elles m'ont captivée que j'ai...

le 7 mars 2015

14 j'aime

8