J'aime les personnages de séducteurs handicapés de l'amour. Souvent ils sont caractérisés par un sentiment de toute puissance lié à leur liberté absolue. Néanmoins cela ne les empêchent nullement d'éprouver une sorte de jalousie latente envers les couples amoureux qu'ils méprisent. J'aime cette ambivalence.
L'héroïne de ce roman ne fait pas exception à la règle. Olympe, galeriste renommée au corps androgyne croque à un rythme effréné hommes et femmes quand elle n'est pas en recherche d'artistes à promouvoir. Incapable d'éprouver un sentiment d'amour durable, elle a toute la latitude pour se consacrer à son métier.
Son instinct sans faille a fait d'elle une dénicheuse de talent aux goûts sûrs. L'Art domine sa vie. Comment ne pas s'extasier devant des projets susceptibles de faire naître des émotions extrêmes allant de la fascination au dégoût en dépit de son appartenance sociale et ses connaissances.?
Mais n'en est-il pas de même en amour? La question du choix raisonné dans ce domaine n'est pas de mise non plus.
Ce personnage de femme "indocile" guidée par son seul désir donne lieu a une réflexion intéressante autour de l'art et de l'amour.
J'ai particulièrement aimé la liberté de ton de ce récit qui refuse la facilité des idées préconçues et des jugements à l'emporte-pièces.