Mon avis : Ce deuxième tome d’A comme Association est le pendant du premier volet. En effet, les intrigues se déroulent en même temps, et deux scènes sont présentées sous des angles différents : un coup de fil passé par Ombe à Jasper et un cours organisé par l’association. Alors que le narrateur était Jasper dans le premier tome, c’est cette fois-ci Ombe qui prend la parole. Dès les premières pages, nous apprenons qu’elle tente de se faire passer pour une lycéenne. Mais en réalité, elle a été envoyée sur ordre de Walter, puisque des gobelins souhaitent prendre possession d’une école. Mais c’est sans compter sur le caractère de notre Paranormale – les Paranormaux sont les gens qui appartiennent à l’Association et veillent à ce que tout se passe bien entre les Normaux et les Anormaux, autrement dit à ce que chacun reste à sa place ! Elle sera par la suite affectée à une seconde mission, à la campagne, afin de se faire oublier… Nous croiserons donc Walter, Mademoiselle Rose, ou encore Jasper, et découvrirons ce qui a fait qu’Ombe est la femme forte et indépendante dont nous allons faire la connaissance.
Le personnage créé par la plume de Pierre Bottero est presque diamétralement opposé à celui de Jasper. Ombe est une héroïne piquante, déjà adulte, folle de moto, et casse-cou. Elle n’a pas de réelles prédispositions pour la magie, mais peu importe, tant qu’elle a la possibilité de se servir de ses poings. Dès les premières pages, elle nous relate son histoire, et nous apprenons qu’elle est d’origine canadienne. Elle a été abandonnée sur un chemin, c’est pourquoi elle a été baptisée Ombe Duchemin. Faisant preuve de capacités hors normes, elle a été repérée alors qu’elle n’avait pas encore quinze ans, et on lui a fait part de ses dons – elle semble être dotée d’un corps incassable, et se bat bien mieux que la plupart des autres êtres humains – et de l’existence de l’Association. C’est pour rejoindre cette organisation qu’elle s’est installée à Paris, et nous allons découvrir une fille assez distante avec ses congénères, qui semble sortir les griffes dès que l’on s’adresse ou s’intéresse à elle – ses seules amies étant ses deux colocataires. Elle a un profond respect pour Walter, qui est une sorte de figure paternelle, même si elle ne se prive pas de l’égratigner quand elle commence à évoquer ses goûts vestimentaires. Elle a un sens de l’ironie très développé et peut clouer le bec à quiconque en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Si elle peut paraître dure au premier abord, nous découvrons peu à peu qu’elle s’est avant tout forgé une carapace pour se prémunir, car elle a quelques fêlures malgré ce qu’elle laisse transparaître.
À mon sens, l’écriture de Pierre Bottero fonctionne très bien avec celle d’Érik L’Homme. Ils se répondent au travers de ces deux tomes, qui, certes, ont des similitudes présentes pour servir l’histoire (puisque les intrigues du premier et du deuxième volume d’A comme Association se déroulent simultanément), mais ils parviennent à captiver le lecteur sans temps mort. Les actions s’enchaînent avec rapidité, même si elles sont entrecoupées de quelques explications en aparté à notre attention. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié ce procédé mis en place, présent également dans l’opus précédent, qui fait que le narrateur s’adresse directement à nous, lecteurs, nous donnant la qualité de confidents. J’ai aimé l’ironie distillée tout au long du récit, la bravoure de l’héroïne qui semble n’avoir peur de rien, son caractère bien trempé… Tout un univers prend vie sous nos yeux, et une fois la dernière page refermée, nous pourrions presque croire que nous allons croiser un troll ou une autre créature au coin d’une rue.
À recommander : À tous. L’Association captivera les lecteurs et le personnage d’Ombe ne pourra que le séduire.
Une citation : « Physiquement, je joue dans la catégorie haut de gamme […], j’adore sentir l’adrénaline courir dans mes veines et je ne me souviens pas avoir reçu autre chose que des félicitations en sports de combat. En revanche, quand il faut finasser ou couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur, je m’énerve et je manque euh… d’efficacité. » (p. 22-23)
Ma chronique : https://loasislivresque.com/2016/10/26/a-comme-association-tome-2-les-limites-obscures-de-la-magie-pierre-bottero/