Est-ce un roman graphique ? Est-ce un récit ? Les Marvels surprend d'abord par son aspect esthétique : l'édition brochée est dorée sur tranche, un attribut rarissime en 2017. Le lecteur enchaine ensuite par 300 dessins en pleine page, les seuls textes étant ceux figurés dans les images : titres de journaux, pierres tombales... Il est question de naufrage, de théâtre, le tout dans une période allant du XVIIIe au débuts du XXe siècle. Puis on passe en mode roman (textuel, celui-là) avec une histoire débutant en 1990. Le lien entre les deux récits s'éclaire peu à peu, avec un beau message humaniste, touchant sans tomber dans la niaiserie.
Sans dévoiler l'intrigue, Les Marvels nous parle du temps qui passe, de l'importance du souvenir. Je l'ai pris presque par hasard dans ma bibliothèque, séduit par sa beauté d'objet livre, et je le conseille sans réserves à partir de 9-10 ans.
LA FIN, POUR M'EN SOUVENIR (SPOILER) :
On comprend au fil du récit textuel que la première partie du livre est sortie de l'imaginaire de l'oncle du héros, qui porte le deuil de son amant mort du sida, et qui est lui-même malade. Oui, c'est super triste mais le récit ne tombe pas dans le glauque pour autant, la maladie n'étant finalement qu'une péripétie. Le personnage principal reste une maison reconstruite comme à l'époque victorienne, qui survit à la fin, comme dans la réalité.