Posons d'abord le contexte. Conan Doyle en a marre de son personnage. Il aimerait écrire de grands romans historiques et Sherlock Holmes devient trop envahissant. C'est surement pourquoi Les Mémoires de Sherlock Holmes ont cette tonalité un peu nostalgique voire blasée. Les premiers récits du recueil semblent être des fonds de tiroirs qu'on vide avant le grand final. Les suivants sont plus étoffés. Parfois brouillons comme L'interprète Grec. Et parfois trop long à la fin décevante comme Le Traité Naval. D'ailleurs le dénouement des enquêtes est toujours LE point faible de Conan Doyle. Il ne sait pas finir ses récits alors que juste avant il a développé un savoureux suspens. On notera également l'habituel servitude de Watson. Porte voix transparent.
Et bien sûr arrive Le Problème Final. Première apparition de Moriarty. On avait jamais entendu parler de lui et pourtant Holmes nous apprend que c'est le vilain derrière toutes ses enquêtes (rien que ça!). On comprend bien où Conan Doyle veut nous emmener : si on fait disparaître Moriarty alors Sherlock Holmes pourra disparaître à son tour car Londres et ses environs retrouveront leur tranquillité et n'auront plus besoin du célèbre détective. Ce dernier récit est narré sans passion, sans suspens. Il est presque expédié. Holmes y apparaît particulièrement froid (notamment dans sa dernière lettre). Pire encore la disparition du détective est ratée, bâclée. On sent tellement la lassitude de l'auteur derrière tout ça. Holmes méritait mieux non?
Les Mémoires de Sherlock Holmes, même si elles marquent l'arrivée de Mycroft et de Moriarty, sont loin d'être passionnantes et proposent une fin bien décevante pour notre cher Sherlock.