Les mille et un fantômes

Résumé : Les deux recueils sont de 1849. Dumas y redonne souffle à un genre, le fantastique, qu'on croyait exténué et qui va se renouveler ensuite avec Barbey et Villiers. Dans « Les Mille et Un Fantômes », Dumas s'affirme dès le départ comme un prodigieux conteur et un brillant causeur, bien que « la patience d'écouter diminue chaque jour chez nos contemporains. L'on écoute mal ou plutôt l'on n'écoute plus du tout ». Les longs préambules, selon une technique qui remonte au « Décaméron », sont aussi intéressants que les contes eux-mêmes : « Pendant le récit de M. Ledru, la nuit était tout à fait venue. Les habitants du salon n'apparaissaient plus que comme des ombres, non seulement muettes, mais encore immobiles, tant on craignait que M. Ledru ne s'arrêtât ; car on comprenait que, derrière le récit terrible, il y avait un récit plus terrible encore. » Le recueil a une grande importance historique : il est marqué par la Terreur révolutionnaire et la guillotine. Sur le thème de la tête coupée qui parle, c'est l'horrible histoire du jeune savant qui étudie les têtes des guillotinés du jour et qui découvre parmi elles celle de sa fiancée. Un juge est poursuivi par le fantôme de l'homme qu'il a fait condamner. Les tombes royales de Saint-Denis ayant été violées, un ouvrier sacrilège meurt, et un office royal, mais fantôme, est célébré dans la basilique ; un mari mort se manifeste jusqu'à ce que sa veuve se fasse un bracelet des cheveux du disparu ; une belle et pâle Polonaise a été l'objet de la passion de deux frères Brancovan, qui se sont entretués pour elle, et dont l'un l'a vampirisée. « La Femme au c