Excellent pamphlet qui se lit en une semaine et qui fait mal en faisant du bien.
Ça m'a fait mal parce-que j'ai naturellement de l'empathie et comme l'Auteur
en a aussi, les passages sur la victime sont douloureux d'injustice.
La vérité qu’il nous offre de cette affaire souligne la nature systémique des "problèmes de la Justice" et l'importance des considérations de classes sociales dans les processus de jugement, majoritairement implicites.
Ça m'a fait du bien de lire la misère humaine où on l'attend moins et sans larmoyance ou surjeu, juste un regard humain sur les choses qui fait du bien à lire.
Cette façon de faire rend les passages les plus vindicatifs d'autant plus touchant que tout est vrai, juste.
La création n'est souvent qu'un terme marketting pour débaucher des artistes ratés tout juste bons à cliquer pour piloter leur MacOS pour lequel ils se sont endettés et les faire travailler pas cher dans la communication "digitale". Tout paraît plus ou moins faux selon qu'on prend en compte la technique, le scénario ou le jeu d'acteur. Ici l’auteur est sincère et que ça se ressent tout au long de l'ouvrage. Et ça fait du bien de la sincérité dans un monde de dupes, fils de dupes et fèkniouze à gogo.
La prise avec le réel devient de moins en moins évidente et c'est bien dans le réel, le vrai que se construit le style de l’auteur, habillé de rouge, mais surtout de ses principes s'attachant à comprendre tout à tous les échelons pour déceler les causes profondes des actions humaines.
La déshumanisation des rapports inerve toute la société, on réifie le sujet en le réduisant à un ensemble de données, la précision des mesures en éloigne la réalité des faits.
Je ne sais pas si tout ça fait sens, mais c'est comme ça que j'entend humanisme et humain dans tout ce que j'ai dis et que je l’ai compris de ce livre.
Je partage l’analyse du processus de décision judiciaire comme étant orienté à dessein pour perpétuer une justice de classe par la complexification inutile des procédures et les mécanismes de domination/humiliation auquel il recourt.
Ce livre apporte une parole rare, sinon inexistante qu'il faut d'habitude aller chercher au fond d'études de sociologies mal financées, des publications de l'OIP, ou du club de Mediapart et le talent de l’auteur, c'est d'y apporter son point de vue unique en restant fidèle à lui-même.
L'utilisation de pratiques BDSM pour mettre en lumière les bassesses et la villenie des humiliations de la Cour sur l'accusée et la profonde injustice qui y est rendue est très maligne et va plus loin qu’une simple mode à la « 50 nuances ».
Si y a pas de consentement ou si les règles sont faussées y a pas de fun, juste de la violence à la "Irréversible", traumatisante.
En conclusion, du point de vue évolution artistique, l’Auteur est resté fidèle à sa parole "Plus j'vieillis plus j'suis radical", je respire c'est pas prêt d'être Renaud.
C'est peut-être juste l'habitude de lire des trucs complexes, mais j'ai pas été perdu ou soulé un seul instant par l'écriture bordélique et les notes de bas de page, son style s'affirme le plus sous cette forme et je crois que c'est comme ça que je le préfère : quand ça part dans tous les sens et qu’on en prend plein la tête, digressions-sur-parenthèses ponctuées de pages de pubs et de quelques coups de rangeots dans les dents des méchants. J'ai même appris des trucs sur Hello Kitty!
Quand on connait son oeuvre, on approuve, quand on connait moins, on
confirme, quand on ne connaît pas... on devrait.