Les oiseaux de paradis par Nina in the rain
Punaise, ce roman, j'ai eu vraiment du mal. Non pas à le lire, non pas à le terminer, mais simplement à ... ben si, en fait, à le lire. Parce ce qu'il décrit, c'est mon cauchemar absolu. Celui dont beaucoup se moquent parce qu'il est poussé à son paroxysme chez moi. Le Poilu n'est pas joignable ? Il doit être mort. Et mon petit esprit de commencer à compulser tous les accidents horribles qu'il a pu avoir sur le trajet de la maison. Il a pris le train et n'a pas encore appelé dix minutes après l'heure prévue d'arrivé ? Le train a déraillé. Je l'attends à l'arrêt de bus et il n'est pas dans celui qui passe ? Il s'est fait écraser en courant pour l'attraper. Il met longtemps à revenir du supermarché ? Je ne peux pas m'empêcher de regarder par la fenêtre si une ambulance n'est pas en train de le récupérer sur la chaussée. Je vis dans la terreur d'un coup de fil du genre de celui que reçoit l'héroïne des Oiseaux de Paradis. Alors, insensiblement, au fur et à mesure de ma lecture, au moment du coup de fil mais même un peu avant, quand j'ai compris, les larmes ont commencé à couler, et franchement, avec les yeux pleins d'eau, c'est compliqué de lire.
Pourtant, je n'ai pas ressenti ce roman comme écrit « pour faire pleurer dans les chaumières », au contraire. Ce texte sur la mort est synonyme de vie, de cette phrase à laquelle on refuse de croire et qui pourtant est sage : « la vie continue ». Les oiseaux migrateurs partent et reviennent, et le deuil se fait. J'ai apprécié, justement, que l'héroïne ne reste pas prostrée. Qu'elle soit capable de continuer à vivre. Son attitude, mise en parallèle avec l'attitude ô combien monstrueuse des parents me semble d'une force et d'un courage extraordinaires.
Ce court récit m'a été présenté comme un premier roman, mais je ne sais pas si c'est vrai, Lise Benincà est déjà l'auteure d'un texte paru au Seuil. En tout cas il est beau.
Et en plus ils ont mis mon lit sur la couverture.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.