Un agréable moment, mais sans que ce roman sorte du lot

Comme toujours dans les romans de Susin Nielsen le protagoniste principal a vécu quelque chose de douloureux, voire de traumatisant, en garde la trace, mais va finalement réussir à le dépasser. Le tout est traité avec de l’humour, sur un ton décalé, tout comme le sont les personnages qu’elle affectionne.
Dans ce récit, Pétula (15-16 ans) a perdu sa petite sœur de presque 4 ans, Maxine, il y a quasiment 2 ans. Elle est morte étouffée alors qu’elle était sous sa garde en avalant un bouton du costume que sa grande sœur lui avait confectionné. Depuis Pétula a peur de tout : microbes, accidents, etc, elle s’empêche de vivre à cause de toutes ces phobies, mais fait en parallèle beaucoup de choses chez elle afin que ses parents ne se séparent pas. Elle a aussi perdu de vue sa meilleure amie, créative comme elle, depuis un incident consécutif à son deuil. Lorsqu’un nouveau débarque au lycée, Jason qu’elle surnomme au départ « l’homme bionique » en raison de sa main artificielle, elle le rejette. D’autant plus qu’il essaie de la faire sortir de sa zone de confort, mais il s’incruste tant et si bien qu’elle va faire de plus en plus de petits pas grâce à lui. Il est une sorte de thérapie pour elle, il la pousse à dépasser les limites très restrictives qu’elle s’impose. Lui aussi a vécu un traumatisme, mais il rechigne à en parler, sa propre thérapie semble d’être de réaliser de petits films pour aider les autres car il est passionné de cinéma.
C’est un feel-good classique. Il a le même ton que les autres livres de l’auteure, il est donc bien, mais sans sortir du lot, ce n’est donc pas un indispensable selon moi.
BM 6*

Dès 13 ans.
Récit de vie.
Thèmes : culpabilité, deuil, confiance en soi

Sandra

Depuis la tragédie qui a anéanti sa famille, Pétula, seize ans, a développé de nombreuses phobies ; et prétend qu'une prudence et une hygiène extrêmes lui permettront de parer à la moindre Catastrophe. Mais est-ce bien réaliste ?... Au lycée, contrainte et forcée, elle fait partie d'un atelier d'art-thérapie. Les adolescents "à problèmes" qui y assistent se supportent tout juste : Jusqu'à ce que Jacob, "l'homme bionique", fasse son apparition. Appareillé depuis qu'il a perdu son avant-bras, le jeune homme, grand cinéphile, est aussi moqueur qu'attentif aux autres. A ses côtés, Pétula se sent enfin revivre. Mais il se pourrait qu'il cache lui aussi un secret trop lourd à porter…
Un roman drôle, piquant mais aussi très touchant et émouvant, qui ne manque pas également de faire réfléchir le lecteur.

Genre : Réel
Mots clés : phobies, deuil, amitié, amour

Cindy

« Le pessimiste a plus souvent raison que l'optimiste. Mais l'optimiste s'amuse d'avantage. Et ni l'un ni l'autre ne peuvent arrêter le cours des évènements ». Robert A. Heinlein
Depuis la mort accidentelle, à 3 ans, de sa petite sœur, Pétula gère son deuil, sa culpabilité et sa peur de perdre ce qu'il lui reste par des réflexes phobiques et une gestion de la vie de famille et la vie de couple de ses parents. Éloignée de sa seule amie, l'obligation de travailler avec Jacob, nouveau dans son groupe d'art-thérapie, et son idée de thérapie par les pairs l'obligent, tout comme Jacob, à revoir sa vie.
Le roman surfe sur une histoire d'amour mais c'est bien une réflexion sur la vie, au quotidien, après. Le style est concis, les émotions – amour et traumatisme – abordées sans dramatisation, dans l'idée d'oser défendre le droit de vivre. Mais, en dépit d'une leçon d'optimisme et de traits d'humour, la lenteur feutrée et la saveur doux-amer propre à la situation de ce récit-médicament ne conduit pas à un emballement général.

Thèmes : traumatismes ; faillibilité humaine ; philosophie de vie
solidarité / isolement ; thérapies
deuil / acceptation ; absence / compensation
culpabilité / responsabilité ; punition / pardon [réparation]
relations familiales ; relations entre sœurs
relations exclusives ; relations amicales ; relations amoureuses

Emilie