L'actualité sur Les Origines du totalitarisme
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The Origins of Totalitarianism
1951 âą livre de Hannah Arendt
RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre lâĂ©mergence de lâantisĂ©mitisme politique, Ă la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par lâĂ©mergence des Ătats-nations modernes et lâĂ©mancipation des Juifs. Selon elle, lâassimilation des Juifs a exigĂ© dâeux quâils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă caractĂšre de naissance, personnel. Pour lâhomme du Moyen Ăge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime â Ă punir â alors que pour lâhomme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice â Ă exterminer. Cela prĂ©figure lâantisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de lâaffaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de lâantisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans dâavance » sur la question juive. LâImpĂ©rialisme ne signifie pas construction dâun empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse lâimpĂ©rialisme, ce mouvement dâexpansion des puissances europĂ©ennes Ă partir de 1884, qui aboutit Ă la PremiĂšre Guerre mondiale. « LâimpĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : lâauteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă un Ă©tat dans lequel lâĂtat-nation nâĂ©tait plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de lâĂ©conomie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă sâintĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « LâimpĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production sâinsurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans lâouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises â voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. Câest le premier coup portĂ© Ă lâĂtat-nation et Ă la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir lâexpansion impĂ©rialiste. Dans lâavant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de lâimpĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de lâhomme et lâapatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les Ătats de droit Ă les traiter comme le feraient les Ătats totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de lâhomme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă la souverainetĂ© nationale, donc Ă la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus quâun rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin sâil se bornait Ă un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.
The Origins of Totalitarianism
1951 âą livre de Hannah Arendt
RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre lâĂ©mergence de lâantisĂ©mitisme politique, Ă la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par lâĂ©mergence des Ătats-nations modernes et lâĂ©mancipation des Juifs. Selon elle, lâassimilation des Juifs a exigĂ© dâeux quâils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă caractĂšre de naissance, personnel. Pour lâhomme du Moyen Ăge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime â Ă punir â alors que pour lâhomme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice â Ă exterminer. Cela prĂ©figure lâantisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de lâaffaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de lâantisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans dâavance » sur la question juive. LâImpĂ©rialisme ne signifie pas construction dâun empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse lâimpĂ©rialisme, ce mouvement dâexpansion des puissances europĂ©ennes Ă partir de 1884, qui aboutit Ă la PremiĂšre Guerre mondiale. « LâimpĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : lâauteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă un Ă©tat dans lequel lâĂtat-nation nâĂ©tait plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de lâĂ©conomie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă sâintĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « LâimpĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production sâinsurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans lâouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises â voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. Câest le premier coup portĂ© Ă lâĂtat-nation et Ă la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir lâexpansion impĂ©rialiste. Dans lâavant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de lâimpĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de lâhomme et lâapatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les Ătats de droit Ă les traiter comme le feraient les Ătats totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de lâhomme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă la souverainetĂ© nationale, donc Ă la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus quâun rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin sâil se bornait Ă un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.
The Origins of Totalitarianism
1951 âą livre de Hannah Arendt
RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre lâĂ©mergence de lâantisĂ©mitisme politique, Ă la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par lâĂ©mergence des Ătats-nations modernes et lâĂ©mancipation des Juifs. Selon elle, lâassimilation des Juifs a exigĂ© dâeux quâils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă caractĂšre de naissance, personnel. Pour lâhomme du Moyen Ăge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime â Ă punir â alors que pour lâhomme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice â Ă exterminer. Cela prĂ©figure lâantisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de lâaffaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de lâantisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans dâavance » sur la question juive. LâImpĂ©rialisme ne signifie pas construction dâun empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse lâimpĂ©rialisme, ce mouvement dâexpansion des puissances europĂ©ennes Ă partir de 1884, qui aboutit Ă la PremiĂšre Guerre mondiale. « LâimpĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : lâauteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă un Ă©tat dans lequel lâĂtat-nation nâĂ©tait plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de lâĂ©conomie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă sâintĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « LâimpĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production sâinsurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans lâouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises â voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. Câest le premier coup portĂ© Ă lâĂtat-nation et Ă la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir lâexpansion impĂ©rialiste. Dans lâavant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de lâimpĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de lâhomme et lâapatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les Ătats de droit Ă les traiter comme le feraient les Ătats totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de lâhomme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă la souverainetĂ© nationale, donc Ă la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus quâun rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin sâil se bornait Ă un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.
The Origins of Totalitarianism
1951 âą livre de Hannah Arendt
RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre lâĂ©mergence de lâantisĂ©mitisme politique, Ă la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par lâĂ©mergence des Ătats-nations modernes et lâĂ©mancipation des Juifs. Selon elle, lâassimilation des Juifs a exigĂ© dâeux quâils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă caractĂšre de naissance, personnel. Pour lâhomme du Moyen Ăge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime â Ă punir â alors que pour lâhomme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice â Ă exterminer. Cela prĂ©figure lâantisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de lâaffaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de lâantisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans dâavance » sur la question juive. LâImpĂ©rialisme ne signifie pas construction dâun empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse lâimpĂ©rialisme, ce mouvement dâexpansion des puissances europĂ©ennes Ă partir de 1884, qui aboutit Ă la PremiĂšre Guerre mondiale. « LâimpĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : lâauteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă un Ă©tat dans lequel lâĂtat-nation nâĂ©tait plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de lâĂ©conomie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă sâintĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « LâimpĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production sâinsurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans lâouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises â voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. Câest le premier coup portĂ© Ă lâĂtat-nation et Ă la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir lâexpansion impĂ©rialiste. Dans lâavant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de lâimpĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de lâhomme et lâapatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les Ătats de droit Ă les traiter comme le feraient les Ătats totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de lâhomme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă la souverainetĂ© nationale, donc Ă la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus quâun rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin sâil se bornait Ă un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.
The Origins of Totalitarianism
1951 âą livre de Hannah Arendt
RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre lâĂ©mergence de lâantisĂ©mitisme politique, Ă la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par lâĂ©mergence des Ătats-nations modernes et lâĂ©mancipation des Juifs. Selon elle, lâassimilation des Juifs a exigĂ© dâeux quâils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă caractĂšre de naissance, personnel. Pour lâhomme du Moyen Ăge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime â Ă punir â alors que pour lâhomme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice â Ă exterminer. Cela prĂ©figure lâantisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de lâaffaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de lâantisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans dâavance » sur la question juive. LâImpĂ©rialisme ne signifie pas construction dâun empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse lâimpĂ©rialisme, ce mouvement dâexpansion des puissances europĂ©ennes Ă partir de 1884, qui aboutit Ă la PremiĂšre Guerre mondiale. « LâimpĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : lâauteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă un Ă©tat dans lequel lâĂtat-nation nâĂ©tait plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de lâĂ©conomie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă sâintĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « LâimpĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production sâinsurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans lâouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises â voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. Câest le premier coup portĂ© Ă lâĂtat-nation et Ă la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir lâexpansion impĂ©rialiste. Dans lâavant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de lâimpĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de lâhomme et lâapatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les Ătats de droit Ă les traiter comme le feraient les Ătats totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de lâhomme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă la souverainetĂ© nationale, donc Ă la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus quâun rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin sâil se bornait Ă un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.