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L'actualité sur Les Origines du totalitarisme

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Feanor35

a attribué 8/10 au livre

Les Origines du totalitarisme

The Origins of Totalitarianism

1951 ‱ livre de Hannah Arendt

RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisĂ©mitisme politique, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigĂ© d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă  caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă  caractĂšre de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime – Ă  punir – alors que pour l’homme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice – Ă  exterminer. Cela prĂ©figure l’antisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de l’antisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. L’ImpĂ©rialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse l’impĂ©rialisme, ce mouvement d’expansion des puissances europĂ©ennes Ă  partir de 1884, qui aboutit Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale. « L’impĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă  un Ă©tat dans lequel l’État-nation n’était plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă  s’intĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « L’impĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă  son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans l’ouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup portĂ© Ă  l’État-nation et Ă  la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir l’expansion impĂ©rialiste. Dans l’avant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit Ă  les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de l’homme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă  la souverainetĂ© nationale, donc Ă  la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus qu’un rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait Ă  un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.

Kanpe

a attribué 7/10 au livre

Les Origines du totalitarisme

The Origins of Totalitarianism

1951 ‱ livre de Hannah Arendt

RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisĂ©mitisme politique, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigĂ© d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă  caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă  caractĂšre de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime – Ă  punir – alors que pour l’homme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice – Ă  exterminer. Cela prĂ©figure l’antisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de l’antisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. L’ImpĂ©rialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse l’impĂ©rialisme, ce mouvement d’expansion des puissances europĂ©ennes Ă  partir de 1884, qui aboutit Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale. « L’impĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă  un Ă©tat dans lequel l’État-nation n’était plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă  s’intĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « L’impĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă  son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans l’ouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup portĂ© Ă  l’État-nation et Ă  la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir l’expansion impĂ©rialiste. Dans l’avant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit Ă  les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de l’homme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă  la souverainetĂ© nationale, donc Ă  la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus qu’un rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait Ă  un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.

Incarnat

a attribué 9/10 au livre

Les Origines du totalitarisme

The Origins of Totalitarianism

1951 ‱ livre de Hannah Arendt

RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisĂ©mitisme politique, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigĂ© d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă  caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă  caractĂšre de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime – Ă  punir – alors que pour l’homme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice – Ă  exterminer. Cela prĂ©figure l’antisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de l’antisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. L’ImpĂ©rialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse l’impĂ©rialisme, ce mouvement d’expansion des puissances europĂ©ennes Ă  partir de 1884, qui aboutit Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale. « L’impĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă  un Ă©tat dans lequel l’État-nation n’était plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă  s’intĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « L’impĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă  son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans l’ouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup portĂ© Ă  l’État-nation et Ă  la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir l’expansion impĂ©rialiste. Dans l’avant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit Ă  les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de l’homme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă  la souverainetĂ© nationale, donc Ă  la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus qu’un rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait Ă  un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.

BenderKLN

a recommandé le livre

Les Origines du totalitarisme

The Origins of Totalitarianism

1951 ‱ livre de Hannah Arendt

RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisĂ©mitisme politique, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigĂ© d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă  caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă  caractĂšre de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime – Ă  punir – alors que pour l’homme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice – Ă  exterminer. Cela prĂ©figure l’antisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de l’antisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. L’ImpĂ©rialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse l’impĂ©rialisme, ce mouvement d’expansion des puissances europĂ©ennes Ă  partir de 1884, qui aboutit Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale. « L’impĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă  un Ă©tat dans lequel l’État-nation n’était plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă  s’intĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « L’impĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă  son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans l’ouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup portĂ© Ă  l’État-nation et Ă  la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir l’expansion impĂ©rialiste. Dans l’avant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit Ă  les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de l’homme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă  la souverainetĂ© nationale, donc Ă  la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus qu’un rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait Ă  un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.

_laura_michel

a attribué 8/10 au livre

Les Origines du totalitarisme

The Origins of Totalitarianism

1951 ‱ livre de Hannah Arendt

RĂ©sumĂ© : Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisĂ©mitisme politique, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, inĂ©dit par rapport aux sentiments antijuifs qui le prĂ©cĂ©daient. Elle dĂ©taille le rĂŽle jouĂ© par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigĂ© d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siĂšcle a transformĂ© le judaĂŻsme, religion et nationalitĂ©, Ă  caractĂšres collectifs, en judĂ©itĂ©, Ă  caractĂšre de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaĂŻsme Ă©tait un crime – Ă  punir – alors que pour l’homme du dĂ©but du XXe siĂšcle, la judĂ©itĂ© est un vice – Ă  exterminer. Cela prĂ©figure l’antisĂ©mitisme et la Shoah. Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de dĂ©part de l’antisĂ©mitisme moderne ; elle considĂšre que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive. L’ImpĂ©rialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquĂȘte. » Hannah Arendt analyse l’impĂ©rialisme, ce mouvement d’expansion des puissances europĂ©ennes Ă  partir de 1884, qui aboutit Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale. « L’impĂ©rialisme doit ĂȘtre compris comme la premiĂšre phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le dĂ©but de la pĂ©riode impĂ©rialiste Ă  un Ă©tat dans lequel l’État-nation n’était plus adaptĂ© au dĂ©veloppement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença Ă  s’intĂ©resser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la crĂ©ation de richesses. « L’impĂ©rialisme naquit lorsque la classe dirigeante dĂ©tentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposĂ©es Ă  son expansion Ă©conomique. » Elle fait la distinction avec les conquĂȘtes du passĂ© (« conquĂȘte » et « expansion » sont deux termes opposĂ©s dans l’ouvrage), impĂ©riales au sens premier du terme : pour la premiĂšre fois, des puissances ont fait des conquĂȘtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les rĂ©gions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugĂ©es inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup portĂ© Ă  l’État-nation et Ă  la dĂ©mocratie, les premiĂšres graines du totalitarisme. Arendt dĂ©montre Ă©galement que la pensĂ©e raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont Ă©tĂ© construits pour servir l’expansion impĂ©rialiste. Dans l’avant-derniĂšre partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impĂ©rialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlĂ©riens et staliniens. Le livre se conclut par une rĂ©flexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit Ă  les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont dĂ©chu de leur nationalitĂ©, car les droits de l’homme ont Ă©tĂ© reliĂ©s dĂšs le dĂ©part Ă  la souverainetĂ© nationale, donc Ă  la nationalitĂ©. Arendt dĂ©gage les caractĂ©ristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la rĂ©alitĂ© et des structures sociales, plus qu’un rĂ©gime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visĂ©e idĂ©ologique, planĂ©taire dans ses aspirations politiques ». Le rĂ©gime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait Ă  un territoire prĂ©cis, ou adoptait une hiĂ©rarchie, comme dans un rĂ©gime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.