Les Pirates des Lumières
Fiche technique
Auteur :
David GraeberGenre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : 17 octobre 2019Langue d'origine : AnglaisTraducteur :
Philippe MortimerParution France : 17 octobre 2019Éditeur :
LibertaliaISBN : 9782377291069Résumé : Flibustiers, femmes marchandes et simulacres de royaumes à Madagascar au XVIIIe siècle. Lorsqu’il était doctorant en anthropologie, David Graeber, auteur mondialement connu de Dette, 5 000 ans d’histoire, accomplit une étude de terrain ethnographique à Madagascar, de 1989 à 1991. Il en tira sa thèse de doctorat sur « la magie, l’esclavage et la politique » dans la Grande Île. Lors de son séjour, il découvrit l’existence, dans le Nord-Est de l’île, d’un groupe ethnique formé des descendants métissés des nombreux pirates qui s’y étaient installés au début du XVIIIe siècle : les Zana-Malata. Il entreprit peu après des recherches historiques sur cette population, ébaucha sur le sujet un essai, qui ne fut jamais publié. Ce n’est que l’an dernier qu’il s’est décidé à reprendre cet écrit et à le faire éditer – et c’est Libertalia qu’il choisit, par affinité, mais aussi parce qu’il entreprend, dans cet essai, de faire la lumière sur l’utopie pirate baptisée « Libertalia » par Daniel Defoe dans son Histoire des pirates (1725). Décryptant la mythologie propre aux légendes pirates et comparant d’un œil critique et libertaire les rares documents probants, l’auteur avance de très plausibles hypothèses sur l’impact qu’eurent les flibustiers (marins mutinés en rupture de servitude et de civilisation occidentale, parias en quête de prestige et de justice) et leurs descendants sur la culture et la politique malgache au siècle des Lumières – mais aussi sur l’influence qu’eurent les récits de pirates et les pratiques proto-démocratiques, voire libertaires, qui y sont décrites sur les penseurs desdites Lumières. La méthodologie et les conclusions de cette recherche se distinguent nettement de l’historiographie conventionnelle en la matière. Il en résulte un récit historique lumineux et passionnant, doublé d’une réflexion roborative sur la nature et les origines de l’idéologie marchande, du colonialisme et de l’européocentrisme – toutes choses que le passage du temps et la force des mythes ont éloignées dans des représentations confuses, tout comme la réalité sociale et culturelle de la piraterie.