Il y a de cela encore deux jours à peine, Juan Gabriel Vásquez était un auteur totalement inconnu pour moi. Je n'en avais jamais entendu parler (cinq de ses œuvres ont pourtant été traduites en français), et je n'aurais très certainement jamais lu Les réputations si je n'avais pas été choisi pour faire partie du jury du Prix du meilleur roman des lecteurs de Points (il fait partie des ouvrages sélectionnés pour concourir) – cela aurait été fort dommage car je serais passé à côté d'un excellent roman ! Il faut dire que les auteurs originaires d'Amérique latine – Juan Gabriel Vásquez est colombien – sont peu mis en avant dans notre pays et ne bénéficient pas de la même presse que les auteurs anglo-saxons. C'est, en tout cas, mon ressenti en tant que lecteur essayant de se tenir au faîte de l'actualité littéraire.
Dans Les réputations, Juan Gabriel Vásquez narre l'histoire de Javier Mallarino, caricaturiste de son état, qui, suite à l'irruption dans sa vie d'une ancienne camarade de classe de sa fille, va se retrouver plongé dans son passé, à une époque où un député s'est donné la mort dans des circonstances troubles. Quelques temps auparavant, le journal pour lequel il travaille avait publié une de ses caricatures mettant en scène l'élu du peuple en question. Se pourrait-il qu'une causalité unisse ces deux évènements ?
A travers ce roman concis, l'auteur colombien interroge sur le pouvoir des médias et sur le rôle et les responsabilités des différents corps de métiers composant cette masse : il est dans le livre question d'un caricaturiste, mais la réflexion peut être étendue aux journalistes, éditorialistes, rédacteurs en chef, etc. Le tout dans un style agréable et fluide, malgré quelques phrases un peu longues ici et là.
Une bien belle découverte et un roman que je recommande chaudement.