Bon, un des premiers défaut de ce roman... c'est sa quatrième de couverture. Fait-elle partie intégrante ou non de l'histoire ? Pour certains c'est peut-être sujet à débat, mais pour ma part, c'est oui. Alors quand on écrit n'importe quoi, ça gâche un peu la lecture, forcément. Dans ce cas précis, je comprends bien que ce n'était pas évident de choisir un résumé pour ce roman à l'introduction particulière, mais bon là... Ça laisse entendre des choses qu'on ne va pas trouver dans l'ouvrage et ça dévoile trop tôt le nom du personnage principal, qu'on ne découvre qu'au bout d'une centaine de pages. C'est dommage, non ?
Passons au roman en lui-même. Le démarrage a été plutôt mitigé dans cette lecture. Déjà, il y avait du mystère autour d'une information que j'avais déjà, ensuite... c'était un peu long. Je comprends bien qu'avec une telle histoire, complexe et méticuleusement tissée, il faut une mise en contexte digne de ce nom, mais à mon sens elle manque son accroche. Dans un roman policier, je veux qu'on me donne l'envie de savoir, de découvrir, de comprendre... ça m'a cruellement manqué dans Les sept morts d'Evelyn Hardcastle.
De manière générale, je pense pouvoir dire que ce roman est long. Je ne suis pas effrayée par les ouvrages épais, loin de là, mais il faut qu'il y ait du rythme, des péripéties bien ficelées et surtout intrigantes ! Là, je les ai sentie passer les six cents pages. L'auteur a choisi une intrigue très répétitive puisque le personnage principal (ce cher Aiden) est amené à revivre la même journée sept fois, ce qui amène fatalement une routine dans l'histoire... et il faut la gérer pour garder du mordant. Ça n'a pas vraiment fonctionné je trouve. Il y avait trop peu de diversité, je voyais les pièces du puzzle s'emboîter sans trop de surprise.
À côté de ça, j'ai eu du mal à m'intéresser aux intrigues. Je reconnais volontiers à l'auteur quelques belles idées, une originalité présente dans le pitch de départ... mais après ça tombe un peu à plat pour moi. Je n'ai pas accroché aux enjeux de l'histoire qu'il nous propose. Les personnages ne m'ont pas vraiment séduite. Aiden est tellement perdu que c'est dur de se passionner pour sa mission et je me suis trop rapidement sentie coupée des autres figures qui auraient dû me tenir accrochée. En effet, comme le héros se méfie de tout, on fait de même, et on se laisse moins facilement surprendre par les retournements de situations qui sont pourtant souvent bien pensés mais perdent ainsi de leur éclat.
Au milieu du roman, je posais souvent mon livre sans être bien attirée par l'idée de le reprendre, c'est dommage. J'ai tout de même tenu à achever ma lecture, au cas ou, parce qu'on ne sait jamais si un élément va nous faire basculer dans l'autre sens. Malheureusement, ça ne m'est pas arrivé, même à la dernière page. La fin de l'enquête, comme souvent dans des romans de cette envergure, est sujette à de nombreuses révélations en cascade, censées nous en mettre plein les yeux j'imagine. Et bien, c'est raté. C'était déjà trop, j'ai juste eu le sentiment d'avoir été baladée tout ce temps pour pas grand chose. Il y a également la fin de l'histoire, de manière plus générale, celle d'Aiden, après celle d'Evelyn Hardcastle... elle était plus intéressante que la première mais je l'ai trouvée trop détachée du reste, trop saugrenue ou alors pas assez développée.
Non, je dois dire que j'ai du mal à voir les bons côtés de ce roman. Peut-être que je suis trop difficile, que je suis passée à côté de quelque chose, ou que les romans policiers ne sont définitivement plus ma tasse de thé... Je ne sais pas, mais je suis contente d'en avoir terminé et de pouvoir passer à une nouvelle lecture !
Attention, je spoile :
Les sept morts d'Evelyn Hardcastle réuni de nombreux éléments que je n'apprécie pas trop dans les romans policiers. La fausse identité. Oui, ça peut être un bon retournement de situation, mais sur un roman aussi épais... ça m'a donné l'impression que j'avais passé mon temps à observer la mauvaise personne. Evelyn était un des rares personnages à m'intéresser encore un peu sur la fin, et finalement, ce n'est pas elle, c'est une doublure. Ce qui fait que son background s'écroule, puisque tout était faux. Toute ma compassion ne lui revenait pas... j'ai été déçue.
Ensuite... quel est le motif de son crime initial ? Je vous laisse deviner... c'est une psychopathe ! Bingo ! Vraiment ? Il n'y a rien de mieux à imaginer de nos jours ? Je voudrais un vrai mobile s'il vous plaît, ce serait sympa pour une fois. Une vengeance, de la jalousie, de la haine... il y a plein de raisons de tuer. Pas juste : Oh, j'avais envie en fait ! Après que le meurtre entraîne le meurtre pour couvrir ses traces, ça je veux bien, mais quand le point de départ c'est autant le néant, ça discrédite le reste.
Enfin, je ne suis pas certaine de savoir vraiment quoi penser de la fin de l'histoire d'Aiden et Anna. La révélation des raisons de leur présence à Blackheath est pour le moins originale mais... je trouve que ça ne se marie pas si bien avec le reste de l'histoire. Les idées de pardon et de rédemption (plus ou moins), étaient plutôt à mon goût mais là encore... ça a un petit côté cheveux sur la soupe. J'aurais aimé qu'il y ait plus de lien entre le crime d'Anna et sa punition, que les choses soient plus étroitement mêlées, ou alors que l'auteur aille plus loin que Blackheath, même si j'imagine que ça aurait été délicat.
Bref, ces deux fins me laissent un goût de perplexité et d’insatisfaction... ma réconciliation avec les romans policiers va encore devoir attendre un peu on dirait.
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