Précédemment
Une fois le Poivrot appréhendé, le ciel se dégageait et offrait toute sa clarté sur cette région en perdition.
Il ne me restait plus qu’à débarrasser le monde de cet édifice méphistophélique et à reprendre mon chemin.
Le monde que je connaissais n’existait plus, une poignée d’hommes avides de pouvoir l’avait dénaturé pour mieux le plonger dans les abysses, ces hommes à l’humour et aux goûts douteux.
Ma prochaine cible m’était alors inconnue, et ces terres me semblaient hostiles, mais les indices qui me mèneraient à mon objectif s’offraient à moi comme la chaleur s’infiltrant dans mes pneumatiques pour mieux les consumer.
Mon regard se posa donc immédiatement sur la prochaine station-service, et principalement sur une belle carrosserie garée au bar.
C’est d’un plein dont j’avais besoin, mais son regard m’indiquait que ça ne durerait que le temps de quelques kilomètres.
Malgré mon envie de repeupler la région, l’objet de ma venue était tout autre, et c’est ainsi qu’elle me raconta les nombreuses rumeurs et légendes de ce patelin, duquel elle tirait son nom.
C’est lorsqu’elle prononça le mot « arachide » que je savais vers quelle destination me tourner, cette odeur m’était apparue depuis mon arrivée sur ces terres, et mes soupçons se confirmèrent grâce à son témoignage.
J’avais déjà entendu parler de cette légende par un vieil ami perdu de vue, il me racontait que cet homme pouvait prendre différentes formes mais certaines caractéristiques résidaient intactes : une odeur cacahuètique distincte et un appétit insatiable pour les biscuits salés dont la composition ferait pâlir n’importe quel cardiologue.
Miss Texas et son mini short s’empressèrent de grimper sur ma monture sans m’en demander l’autorisation, juste histoire de taper le bout de gras jusqu’au bout de la nuit selon ses propres mots. C’est ainsi qu’après en avoir appris davantage sur elle, et aussi sous elle, et sur cette région, qu’elle décida de m’indiquer la route vers l’objet de ma quête.
Texas Chiennesuce
La baraque semblait abandonnée, et à mesure que j’approchais de la bâtisse l’odeur m’emplissait les narines, ma vision se troublait et je m’effondrai.
Lorsque je repris mes esprits, je me trouvais à l’intérieur de sa demeure.
Les murs brillaient et craquaient, les fines particules d’arachides collées aux murs irritaient mon visage, et c’est en apercevant sa silhouette face à moi que tout devint plus clair.
Il me fixait de ses yeux globuleux, mon vieil ami, et l’arachide qui l’entourait.
La légende qu’il me contait autrefois n’était autre que sa propre vie, il était l’homme-cahuète aux multiples facettes.
Après avoir éclaté 7 de ses bébés sur la table face à lui avec son marteau en signe de mécontentement, il se mit à crier et pleurer la mort de ses biscuits arachidés.
J’en profitai pour me défaire du mur collant, et m’extirpa vers une autre pièce, et c’est là que j’aperçu miss Texas, recouverte de sang, tremblante de tout mon membre.
Que venait-elle de tuer ?
Elle m’amena face à l’impensable, les biscuits apéritifs n’étaient qu’un leurre, ce qui se déroulait ici était bien plus macabre.
Mon vieil ami conservait dans son antre d’anciennes stars du porno sur le déclin, miss Texas venait de tuer l’une d’entre elles, se sentant menacée d’un possible retour de l’une d’elles dans le milieu.
Tout d’un coup, un bruit de moteur se fit entendre dans l’autre pièce, la porte se déchiquetait avec violence. D’un seul regard, il déshabilla miss Texas et me suppliait de ne pas faire de mal à ses protégées.
Et c’est là que la vérité s’offrait à moi, les biscuits apéritifs de taille modeste, les anciennes stars du porno : cet homme était mal pourvu de nature, il compensait ce manque par un fétichisme extrême.
Il éclata en sanglot, et j’en profitai pour extraire les actrices et les faire mettre à l’abri avant de reprendre la route.
C’est dans mes rétroviseurs que je l’aperçu pour la dernière fois, mais son âme était déjà perdue face à la honte éprouvée et il ne représentait plus aucune menace, mais je savais déjà que nos chemins se recroiseraient bien assez tôt.