- Encore, dit-elle, encore !

     Si le format court et l'idée de lettre à la lectrice m'aura délecté, comme le précise le titre de cette critique, j'en redemande.
     Car, si loin d'ouvrir les yeux (ne prenons personne pour des cons plus que ce n'est le cas, nous savons très bien qu'il y a un(des!) problème(s) avec ce genre de romans érotiques ou NA), le texte d'Emmanuelle Camille appuie bien fort et clairement là où ça fait mal. J'entends déjà ceux qui crient "bah pourquoi tu en lis alors ?", parce que, chose courante dans notre société, la publicité est mensongère et ici, Emmanuelle Camille prend son stylo pour défoncer le quatrième mur, nous prendre par la main et nous expliquer les choses vécues de l'intérieur.
    On s'étonne (ou pas) d'apprendre le formatage intensif que ces romances subissent. On applaudit ce qui nous dérange depuis un bon bout de temps dans toutes ces romances qu'on a pu lire, en passant par l'hétéro-normativité, par la superficialité du plaisir féminin (et masculin) qui y est décrite (...C'EST UN ESSENTIELLEMENT ECRIT POUR UN PUBLIC FEMININ LE TRUC QUAND MEME!), ou encore la pauvreté de texte qui accompagne globalement ces ouvrages, car, comme elle le dit si bien, faudrait pas qu'on soit intelligentes non plus et qu'on sache interpréter notre lecture.
  Je remercie aussi l'auteure pour toutes les références. Car oui, Manon, en plus de pointer ce qui ne va pas, elle te montre la direction pour lire de la qualité dans le domaine du roman érotique. Elle te cite les études et recherches dont elle parle et que tu pourras noter puis lire ensuite. Elle te fait lire du Zemmour, car si tu l'as pas compris, beurk. 

ps : (on va pas finir sur Zemmour, ça serait con) Manon, ou autre, ne vois pas ce texte comme une violence et un non catégorique aux romans érotiques, bien au contraire, l'auteure cherche surtout à nous éduquer et à nous montrer que quittes à défoncer une porte de la société en enlevant le tabou sur un format du porno pour femme, autant le faire correctement.