Lettre à l'auteur
Je vous écris, comme vous nous écrivez dans votre lettre. Lorsque vous écrivez, "excusez l'oeil qui traîne", vous me mettez très très mal à l'aise, vous, dans la position du médecin qui mate...
le 22 juin 2016
Je vous écris, comme vous nous écrivez dans votre lettre.
Lorsque vous écrivez, "excusez l'oeil qui traîne", vous me mettez très très mal à l'aise, vous, dans la position du médecin qui mate.
Lorsque vous sous-entendez que vous pratiquez un toucher vaginal à chaque consultation, alors que ce n'est pas du tout obligatoire ni nécessaire, selon la situation et comment se déroule la grossesse, je trouve que ça craint de la part d'un médecin.
Sachez que c'est la femme qui accouche, et non pas le médecin qui accouche. Vous parlez de l'utilisation du même mot pour les deux justement, et vous semblez l'encenser alors que j'aurais tendance à vouloir changer cette usage linguistique très dérangeant et qui n'aide pas les médecins à sortir de la toute puissance, dans laquelle vous êtes, parfois, dans votre texte.
Vous êtes tellement jugeants lorsque vous évoquez les femmes vietnamiennes qui ne crient pas pendant l'accouchement, à 20 par salle, vous encensez encore une fois cela, alors les femmes françaises qui exigent une césarienne, n'ont pas autant le droit à votre considération.
Même si vous parlez des grossesses mal vécues ou des dénis de grossesse, je trouve qu'il y a quand même beaucoup de passages d'injonctions à aimer la grossesse, la naissance, le fait d'être mère, le don de soi... Arrêtons les injonctions, décentrez-vous, cherchez à comprendre seulement, et non plus admirer ou aimer. Votre admiration, nous n'en avons pas besoin. Votre respect, on en aurait bien besoin.
Quand vous dites que vous n'avez jamais surpris une mère qui dort à la maternité... Sachez que c'est le hasard plus que l'abnégation....
Et lorsque vous évoquez le maquillage sur les tables de chevet à la maternité, le fait que vous trouviez important de rendre les femmes belles quand elles sortent, qu'elles jouent entre être femme et être mère. Qu'en dire ? Donc, selon vous, si on se maquille pas nous sommes laides, à vos yeux ? Nous ne sommes pas des femmes ? Très clairement, nous n'avons pas besoin de votre avis.
Je suis mère, je suis femme, et je ne me reconnais dans RIEN de ce que vous écrivez.
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le 22 juin 2016
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